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À partir de ce dimanche 5 septembre, des milliers de chrétiens du monde entier, des centaines d’évêques et des dizaines de cardinaux vont se retrouver à Budapest (Hongrie) pour participer au Congrès eucharistique international. Le Pape lui-même va faire le déplacement le 12 septembre et célébrer la messe de clôture de l’événement sur la Place des Héros.
Pendant une semaine, une série de rencontres, témoignages, concerts, animations rassembleront tous les participants autour de ce qui représente le cœur de la vie chrétienne : l’eucharistie. Parmi les intervenants, le programme prévoit des enseignements d’importants prélats, tels que le préfet émérite de la Congrégation pour le culte divin et la discipline du sacrement Robert Sarah, le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich ou le patriarche des Chaldéens Louis Raphaël Sako Ier.
Tous apporteront leur pierre à l’édifice par des catéchèses afin de répondre à la grande question qui anime cette rencontre : comment l’adoration de l’eucharistie – c’est-à-dire de la présence réelle du Christ dans l’hostie consacrée – peut-elle permettre de diffuser le message de l’Évangile ?
L’événement donnera évidemment toute sa place à l’adoration eucharistique en elle-même. Pendant une semaine, de nombreuses églises de la capitale hongroise proposeront de participer à une adoration perpétuelle. Mais le grand rassemblement se donne d’autres objectifs. Il a en premier pour but de "catéchiser", c’est-à-dire de "faire approfondir le mystère eucharistique", comme l’avait expliqué en 2015 le cardinal Ouellet, actuel préfet de la Congrégation des évêques à Rome, dans une vidéo pédagogique. Ainsi, chaque matin, une série d'enseignements et de témoignages de prélats mais aussi de nombreux laïcs poursuivra cet objectif.
Mais ce n’est pas tout : la célébration du mystère eucharistique "engage à la suite du Christ à manifester l’amour qui nous est donné", expliquait encore le cardinal canadien. Il s’agit donc aussi de penser les "solidarités" entre les humains et de trouver ensemble des solutions. Des ateliers, des carrefours de discussion et des événements d'art sacré tenteront de créer du lien, sous l'auspice lumineux de l'eucharistie.
La semaine sera aussi festive en particulier chaque soir : un orchestre "gipsy" de 100 personnes précédera le chœur du Patriarcat de Moscou et un concert de pop louange pour les jeunes. Un festival des familles fera participer tous les âges. Enfin, à la veille de l'arrivée du Pape une grande procession eucharistique populaire, effectuée aux flambeaux dans les rues de Budapest, aura lieu dans la nuit de samedi.
D’où vient cette idée d'un Congrès eucharistique ? De France, et plus précisément du nord de la France, puisque le premier Congrès eucharistique est né dans la seconde moitié du 19e siècle à Lille. Sur l’inspiration de saint Pierre Julien Eymard (1811-1868) appelé "l’Apôtre de l’Eucharistie", Emilie Tamisier (1834-1910) prend l’initiative d’organiser – avec la bénédiction du pape Léon XIII (1878-1903) – le premier Congrès eucharistique international dans la cité flandrienne en 1881 sur le thème : "L’Eucharistie sauve le monde".
Dès le départ, il s’agissait de trouver dans le Christ présent dans l’Eucharistie le remède à l’ignorance et à l’indifférence religieuses. Les premiers congrès ont eu un impact régional puis ils se sont essaimés dans le monde francophone (Belgique en 1883 et Suisse en 1885). En 1893, un premier congrès est organisé à Jérusalem, puis en 1905 à Rome, en 1908 à Londres et en 1909 à Cologne.
Dès lors, l’événement prend de l’ampleur et obtient un retentissement international. La Hongrie organise la 52e édition du Congrès et devient le 26e pays à accueillir l’événement. La prochaine édition, en 2024, doit se dérouler en Équateur.