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Les talibans contrôlent désormais la majeure partie du territoire en Afghanistan, après une offensive militaire éclair. Dimanche 15 août, ils ont réussi à entrer dans Kaboul. "Les talibans ont gagné", a ainsi reconnu le soir même le président afghan Ashraf Ghani, en fuite à l’étranger, tandis que les insurgés criaient victoire dans le palais présidentiel de la capitale. Alors que les pays occidentaux s’occupent actuellement du rapatriement de leurs ressortissants, le père Giovanni Scalese, missionnaire barnabite et seul prêtre catholique du pays, a lancé un vibrant appel au micro de Radio Vatican samedi 14 août. "Priez, priez, priez pour l’Afghanistan", a supplié le missionnaire italien. "Nous sommes en train de vivre des jours de grande appréhension, dans l’attente des évènements".
Si l’Afghanistan n’a jamais été un pays chrétien, historiquement, la présence chrétienne dans le pays remonterait au IIIe siècle. Mais elle est aujourd’hui extrêmement réduite : le pays compterait à peine quelques centaines de chrétiens. La seule église catholique sur le sol afghan est une chapelle située dans l’ambassade italienne à Kaboul. C’est le père Giovanni Scalese, missionnaire barnabite, qui l’animait jusqu’à présent. Son ordre, officiellement appelé les Clercs réguliers de Saint Paul, s’est installé dans le pays au début du XXe siècle.
En 2002, le pape Jean Paul II a établi une mission sui iuris pour l'Afghanistan, quelques mois seulement après l’arrivée de l’armée américaine dans le pays à la suite du 11 septembre et du renversement des talibans. Cette mission indépendante est une sorte de juridiction diocésaine missionnaire, un peu comme une préfecture apostolique et un vicariat apostolique, dans une région avec très peu de catholiques.
"Aujourd’hui, il n’y a plus, du moins officiellement, d’Afghans chrétiens (…)", témoignait le prêtre en 2018 auprès du média catholique chinois O Clarim. "Depuis son institution, la mission catholique n’a jamais baptisé aucun citoyen afghan. Le faire signifierait risquer leur vie". L’article 3 de la Constitution afghane prévoit en effet qu’ "aucune loi ne peut être contraire aux croyances et aux dispositions de la religion sacrée de l’islam".