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Les bains de mer, les agréments de la plage, les croisières et les sports nautiques sont une pratique somme toute récente. Pour les peuples des contrées maritimes et pour bon nombre de marins et de navigateurs, cette étendue d’eau à perte de vue, tantôt calme, tantôt très agitée, et d’une profondeur vertigineuse, est ressentie avant tout comme un espace dangereux : point de routes tracées sur l’eau, tout s’efface derrière soi, et à peine de repères pour le voyage. Sur la mer, les imprévus et les périls sont nombreux, tempêtes et récifs, houle, monstres marins, naufrages…
Bien avant Robinson Crusoë, échoué sur une île déserte où il resta près de trente ans, Ulysse, le vaillant héros de la Guerre de Troies, essuya maintes épreuves durant dix années, voguant d’île en île avant de retrouver son royaume d’Ithaque. L’aventure extraordinaire du retour d’Ulysse dans sa patrie nous a été contée par Homère, le rhapsode, au VIIIème siècle avant l’ère chrétienne. Le récit peut divertir, faire sourire ou trembler les enfants, et il enseigne les grands, du moins ceux qui veulent grandir, s’élever : pour un tel voyage, il faut rassembler beaucoup de qualités et de vertus, le courage, l’audace, la patience et l’endurance, la réflexion et la sagacité (Ulysse est appelé « l’homme aux mille ruses »), et surtout garder intact le désir du retour, ne pas oublier ni trahir sa terre natale.
Le récit d’Homère se transpose tout entier sur le plan intérieur : c’est une quête spirituelle, un voyage de retour vers le vrai Lieu où s’arrimer, se reposer enfin.
Où donc se trouve la stabilité en une existence fluctuante ? L’image du port, du havre de paix, vaut pour les bateaux comme pour les âmes pérégrines. Beaucoup de théologiens chrétiens ont emprunté des images maritimes pour rappeler que l’existence humaine est mouvementée et qu’il faut sans cesse s’efforcer pour un jour arriver au port, sain et sauf. L’âme sauvée.
Ainsi de Grégoire de Nazianze, grand mystique cappadocien du IVème siècle, évoquant une promenade qu’il fit, le long des flots agités : « Cette mer, n’est-ce pas notre vie et la condition humaine ? Là aussi se trouvent beaucoup d’amertume et d’instabilité ; et les vents ne sont-ils pas les tentations qui nous assaillent et tous les coups imprévus du sort ?... »
Or, voici la merveille. De nuit, les navigateurs s’orientent en regardant les étoiles, ils lisent leur route dans le ciel. Ce n’est pas hasard si, dans un hymne liturgique composé en Occident vers l’an 800, la Vierge Marie est dénommée « Stella Maris », Etoile de la Mer. Un qualificatif qui lui reste attaché.
Marie, guide céleste et lumineux à laquelle se fier dans notre traversée incertaine.