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En décidant de restreindre l’usage de la messe tridentine, ce vendredi 16 juillet, avec la publication du motu proprio Traditionis Custodes, le pape François s’est exposé à de très nombreuses réactions, venues des différents courants de l’Église catholique. Désormais, l’évêque diocésain a la "compétence exclusive" d’autoriser ou non la célébration de la messe dans la forme extraordinaire du rite romain au sein de son diocèse. En 2007, le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI autorisait pourtant chaque prêtre à célébrer la messe tridentine à la demande spontanée des fidèles.
Face à la surprise et l’incompréhension exprimés dès la publication de Traditionis Custodes par un grand nombre de prêtres et de fidèles, la conférence des évêques de France (CEF) a tenu à jouer la carte de l’unité et de l’apaisement. Les évêques "souhaitent manifester aux fidèles célébrant habituellement selon le missel de Saint Jean XXIII et à leurs pasteurs, leur attention, l’estime qu’ils ont pour le zèle spirituel de ces fidèles, et leur détermination à poursuivre ensemble la mission, dans la communion de l’Église et selon les normes en vigueur", ont-ils déclaré dans un communiqué, ce samedi 17 juillet. "Chaque évêque aura à cœur d’être à la hauteur des enjeux décrits par le Saint Père afin d’exercer la responsabilité qui lui est rappelée dans la justice, la charité, le soin de tous et de chacun, le service de la liturgie et de l’unité de l’Église", poursuivent-ils. "Cela se fera par le dialogue et demandera du temps", préviennent-ils.
Je leur ai renouvelé ma confiance et mon désir de continuer ensemble sur ce chemin d’unité.
Le jour-même de la publication du communiqué de la CEF, plusieurs évêques, en particulier les plus concernés par la pratique de la messe tridentine dans leur diocèse, se sont également exprimés en leur nom propre. Ils affichent une volonté manifeste de rassurer les fidèles et d’éteindre l’incendie. S’exprimant directement "aux fidèles attachés à la forme extraordinaire du rite romain", l’évêque de Versailles, Mgr Luc Crépy, a expliqué avoir constaté "une situation apaisée" dans le diocèse depuis son arrivée, en avril 2021. Il réunira les prêtres desservant les communautés concernées au mois de septembre. "D’ores et déjà, je leur ai renouvelé ma confiance et mon désir de continuer ensemble sur ce chemin d’unité", a-t-il déclaré.
Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey s’est, lui aussi, fait "le témoin de l’esprit évangélique et de la communion ecclésiale qui règnent dans ces communautés autour de leur évêque". Il a expliqué recevoir ce motu proprio "dans la confiance et la prière, malgré l’émoi et l’inquiétude qu’il a suscités". Dans un long communiqué, Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, a attesté "que les prêtres assurant dans le diocèse de Bayonne le service de la liturgie selon le Missel de 1962, adhèrent pleinement au Concile Vatican II, reconnaissent la légitimité du Missel de 1970, expression par excellence de la lex orandi de l’Eglise latine, et cultivent un sens aigu de la communion ecclésiale en participant activement aux manifestations et célébrations, comme aux orientations pastorales et missionnaires du diocèse". "Je veux leur redire ma confiance et les invite à poursuivre leurs efforts dans le même sens, dans l’esprit du nouveau motu proprio Traditionis Custodes", a-t-il ajouté.
Si les évêques ont adopté ce ton aussi apaisant et rassurant, c’est que le sentiment d’incompréhension domine chez les communautés traditionalistes. La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre, dont le site Internet recense 81 prêtres exerçants leur ministère en France, a reçu le motu proprio "avec étonnement". Dans un communiqué qui n’est pas signé nominativement, la Fraternité se dit "profondément attristée par les motifs invoqués afin de limiter l’usage du missel de saint Jean XXIII" et ajoute qu'« il est surprenant que ne soient pas évoqués les nombreux fruits visibles dans les apostolats attachés au missel de saint Jean XXIII". "L’incompréhension est profonde chez les fidèles", abonde le chanoine Louis Valadier, provincial de France de l’Institut du Christ-Roi, alors que l’abbé Mateusz Markiewicz, supérieur du district d’Europe de l’Institut du Bon Pasteur, qualifie dans Famille chrétienne le motu proprio "d'acte contre la charité parce que nous ne savons pas sur quoi s’appuient les accusations portées à notre encontre".
À l'instar des évêques qui appellent les différentes communautés et fidèles à confier l'Église dans la prière, la Fraternité Saint-Pierre se dit "confiante en l’intercession de Notre-Dame", et explique vouloir "vivre cette épreuve dans la foi et la fidélité".