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Un invité de marque pour un événement de taille. Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège – l’équivalent du Premier ministre du souverain pontife –, sera présent en Alsace dimanche 4 et lundi 5 juillet en tant que légat pontifical, ce qui correspond au plus haut titre de représentation personnelle du pape François. "Cela représente une grâce car le cardinal Parolin ne vient pas à titre personnel mais au nom du Pape", se réjouit auprès d'Aleteia Mgr Luc Ravel, archevêque de Strasbourg. "C’est une grâce aussi car ce moment arrive comme une sorte de point d’étape très important alors que nous avons vécu, a l'instar du monde entier, dix-huit mois d’une crise sanitaire aux conséquences redoutables. Je vois ce déplacement sous le sceau de la joie et de la grâce que je souhaite vivre personnellement et faire vivre a tous le diocèse". Au cœur de ce déplacement, le grand jubilé des 1.300 ans de la mort de sainte Odile, patronne de l’Alsace, dimanche 5 juillet à 16h en la cathédrale de Strasbourg. À cette occasion, il ordonnera le nouvel évêque auxiliaire du diocèse de Strasbourg, Mgr Gilles Reithinger, nommé il y a à peine une semaine.
Sainte-Odile sera également présente dans le programme du cardinal Parolin lundi 5 juillet où il célébrera une messe à 16h avec des jeunes au sanctuaire du Mont Sainte-Odile, haut lieu spirituel situé à 753 mètres d’altitude, pour marquer le 90e anniversaire de l’adoration perpétuelle. Sainte Odile, d’ascendance royale, est née à la fin du VIIe siècle. Son père, un duc alsacien nommé Aldaric, la rejette et l’envoie au monastère de Balma (Doubs) lorsqu’il découvre, à sa naissance, qu’elle est aveugle. Mais lors de son baptême survient un miracle : elle retrouve la vue. Suite à plusieurs péripéties, son père finit par l’accepter et l’accueille à nouveau chez elle. Elle devient la première abbesse du monastère de Hohenbourg, fondé par son père, qui prendra, par la suite, le nom de Sainte-Odile. Jusqu’à la Révolution française, ce couvent accueille une centaine de religieuses. En 1853, l’évêque de Strasbourg lance une souscription auprès des Alsaciens pour racheter le Mont. C’est Mgr Ruch, évêque de Strasbourg, qui en 1924, exprime son souhait qu’une adoration perpétuelle soit instituée en Alsace. Le projet est validé sept ans plus tard et l’adoration débute le 5 juillet 1931. Elle n'a jamais cessé depuis.
Mais sainte Odile n’est pas la seule raison de la présence du cardinal Parolin en Alsace. Il sera également question de politique et de construction européenne. Samedi 4 juillet dans la matinée, il va ainsi rencontrer les acteurs diocésains de la pastorale européenne. Quelques heures plus tard, le numéro 2 du Vatican va échanger avec différentes personnalités politiques et sociales de l’Alsace autour du thème "Églises et État, l’actualité du monde concordataire".
Le lendemain, lundi 5 juillet, il passera sa matinée au Conseil de l’Europe où il effectuera des visites de courtoisie auprès de la secrétaire générale du Conseil de l’Europe, du président de l’assemblée parlementaire, de la commissaire aux droits de l’homme ainsi que du président de la cour européenne des droits de l’homme. Si la figure de Robert Schuman (1886-1969), l’un des pères fondateurs de la construction européenne reconnu vénérable fin juin par le pape François, devrait certainement être mentionnée dans ses échanges d’autres sujets plus délicats tels que les questions de bioéthique et la défense de la vie, l’accueil des migrants ou la laïcité pourraient être au menu des discussions.
Qui est à l'origine de ce déplacement ? "Le cardinal Parolin en tant que secrétaire d’Etat avait souhaité rencontré les ministres du Conseil de l’Europe mais la pandémie a repoussé la visite du cardinal", détaille Mgr Luc Ravel. "Il souhaitait en même temps rencontrer le diocèse de Strasbourg". "Ce report a fait que nous nous trouvions dans le jubilé de sainte Odile et j’ai souhaité que le Pape vienne, qu’il envoie un légat". Pour mémoire, le souverain pontife s'était rendu au Parlement européen en 2014 mais n'avait pas souhaité "aller dans et vers le diocèse".
Dans son discours du 8 février 2021 au corps diplomatique, c’est bien vers l’Union européenne que le pape François s’était tourné. Même s’il met en avant les périphéries depuis le début de son pontificat, le souverain pontife semble avoir fait de l’Union européenne la clé de la "révolution copernicienne" des relations internationales qu’il entend promouvoir partout dans le monde.