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Les atteintes à la liberté religieuse revêtent, en fonction des périodes et des pays, de nombreuses formes. Aux discriminations, arrestations, condamnations à mort particulièrement visibles viennent s’ajouter d’autres formes, presque inaperçues mais ô combien difficiles. Sœur Giuseppina Berti, missionnaire italienne de 75 ans, vient d’en faire la douloureuse expérience. Les autorités iraniennes n’ont pas renouvelé son visa et elle a reçu un ordre d’expulsion, rapporte Vatican news. Elle devra quitter l’Iran dans les prochaines semaines.
Présente dans le pays depuis 26 ans, elle a pourtant consacré sa vie aux malades du pays, sans distinction d’appartenance religieuse ou ethnique en travaillant dans la léproserie de Tabriz. Elle vivait depuis quelques temps en tant que retraitée à Ispahan dans la maison de la Congrégation des Filles de la Charité. Elle laisse sur place une autre religieuse autrichienne, sœur Fabiola Weiss, 77 ans, dont 38 consacrés aux pauvres et aux malades dans l'hôpital pour lépreux, à qui le renouvellement du permis de séjour a été accepté pour une année supplémentaire. Afin d’éviter d’être accusées de prosélytisme, les religieuses n’avaient pas mené, ces dernières années, d’activités extérieures.
En 2016, toujours dans la ville d’Ispahan, la maison des Pères Lazaristes avait été confisquée. La maison des religieuses est actuellement l’unique structure de l’Église catholique latine d’Ispahan. Après le départ des religieuses, la présence de l’Église catholique latine à Ispahan aura définitivement disparue. Parce qu’il est extrêmement difficile d’obtenir de la part de la République iranienne des visas pour les religieux et religieuses dont les communautés tenaient des œuvres en Iran, la présence des communautés religieuses disparaît progressivement du pays.
On estime souvent à 200.000 le nombre de chrétiens, toutes communautés confondues, en Iran. Mais la liberté religieuse demeure difficile. "Ces chrétiens ont la liberté de culte dans la mesure où il y a des églises, on peut y célébrer la messe. Mais ne nous y trompons pas, cette liberté est limitée au culte, il ne s’agit donc pas de liberté religieuse au sens où on l’entend", expliquait à Aleteia le directeur de l’Œuvre d’Orient, Mgr Gollnisch. "Il est très difficile pour un jeune iranien de devenir chrétien : il risque des sanctions lourdes jusqu’à la prison. Se convertir est un délit ! De même, il est interdit pour une femme musulmane d’épouser un chrétien".