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Voix calme et ton assuré, Benoît Stemler est serein à l’approche de son ordination. Il reste bien quelques préparatifs à vérifier mais la paix du cœur domine. "Je suis porté par la prière des paroissiens", assure le jeune homme de 26 ans. Il rentre tout juste d’une semaine de retraite, la préparation intérieure est donc bien amorcée.
Benoît recevra le sacrement de l'ordre aux côtés de onze diacres pour le diocèse de Paris. Une nouvelle étape sur un chemin initié il y a sept ans, sinon un peu plus : "Ma famille a été un socle pour ma foi. J’ai toujours eu l’exemple de mes parents". Le climat de prière dans le foyer marque l’aîné d’une fratrie de huit frères. Servant d’autel, scout et familier du patronage, le garçon se découvre vers 8 ans un attrait pour le sacerdoce. "La fréquentation de la messe, les prêtres que je connaissais et ma proximité assez grande avec l’eucharistie" nourrissent cette attirance.
Consacrer sa vie à Dieu, ça représentait ce que je pouvais imaginer de plus beau.
Les années passant, les préoccupations du collégien changent. Mais le groupe de partage dans lequel il évolue en terminale est l’occasion pour lui d’approfondir les enseignements de l’Église notamment la question du choix de vie. À l’écoute des topos, il se demande : est-ce que le Seigneur me disait quelque chose ? La question s’installe pour ne plus le quitter.
"Au début, ça m’a causé beaucoup de peur et d’inquiétude, reconnaît le parisien. J’avais l’impression que ça pouvait me tomber dessus sans que je le veuille." Mais trois outils l’aident à avancer dans son discernement : l’accompagnement spirituel, la prière et un coup de pouce du bon Dieu. "J’ai vraiment reçu une grâce de confiance pour croire que le Seigneur ne voulait rien d’autre, pour moi, que mon plus grand bonheur."
La peur chassée, il reste encore à trouver une réponse à sa question. Il poursuit ses études et entre en classe préparatoire littéraire. "Pendant ma deuxième année, j’ai fait une retraite dans une abbaye parce que je voulais régler cette question une fois pour toute." Silence et écoute de la Parole sont au rendez-vous. Mais "les appels du Seigneur ne viennent pas sur commande", admet-il rieur.
Quand un appel de Dieu se manifeste au sein d’une famille, c’est une bénédiction.
Pourtant le message est bel et bien passé. "C’était pendant une messe, après une confession", se rappelle-t-il. "En recevant le Seigneur en moi, j’ai ressenti avec force un très grand amour et beaucoup de douceur. J’ai compris qu’il fallait que ça déborde. À la source de mon appel au sacerdoce, il y a ce désir de partager la miséricorde de Dieu." C’est donc librement qu’il s’engage dans cette voie : "J’avais pu comprendre conceptuellement que le Seigneur agissait en respectant notre liberté. À ce moment-là, j’en ai fait l’expérience."
En 2014, Benoît Stemler a 19 ans et il entre au séminaire. Il passe une année à la maison Saint-Augustin, trois, à la maison Saint-Vincent de Paul, deux, à la maison Saint-Denys. Ces années de formation spirituelle et humaine, c’est l’Œuvre des vocations qui les financent grâce à la générosité des fidèles, depuis la vie quotidienne jusqu’aux frais d’études et de pèlerinage. "Me savoir soutenu par la prière et la générosité des donateurs m’a fait grandir et sentir l’interdépendance des membres du peuple de Dieu", souligne le diacre.
La formation y est spirituelle, pastorale et humaine. Pour le séminariste parisien, la vie fraternelle et en paroisse sont des sources de joie. "La fidélité dans les études et le combat de la prière ont été des lieux parfois crucifiants mais des lieux toujours féconds'', assure-t-il. Des éléments plus durs au séminaire ? Il reste pensif quelques instants : "Il n’y en a pas tant que ça finit-il par dire amusé. Le séminaire est vraiment une belle voie !" Samedi 26 juin il deviendra prêtre et poursuivra une ultime année d’études pour terminer sa licence canonique.
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