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Ils étaient des centaines à exprimer leur colère, lundi 24 mai, dans les rues d’Abuja, la capitale du Nigeria, afin de protester contre les enlèvements contre rançon devenus quasi quotidiens dans le pays. L’élément déclencheur de ce rassemblement est l’enlèvement de plusieurs personnes dont le pèreJoe Keke, âgé de 70 toujours aux mains des ravisseurs. Il avait été enlevé le 20 mai lors de l’attaque nocturne de la paroisse de Saint-Vincent Ferrer à Malunfashi (nord du Nigeria), avec le père Alphonsus Bello, dont le corps sans vie a été retrouvé le lendemain matin.
Plusieurs catholiques ont fait entendre leur voix à cette occasion afin d’exhorter le gouvernement à garantir la sécurité de tous les citoyens. Plusieurs évêques ont exprimé à cette occasions leur profonde préoccupation. "Le Nigeria est un État confus, sans direction, car personne ne sait où nous allons ni d’où nous venons", a ainsi déclaré Mgr Matthew Hassan Kuka, archevêque de Kaduna, dans son homélie du dimanche 23 mai. "Les citoyens perdent confiance dans le gouvernement parce qu’il ne remplit pas sa principale responsabilité constitutionnelle qui est la protection de la vie et des biens de ses citoyens", a averti pour sa part Mgr Stephen Dami Mamza, évêque de Yola.
La complicité des autorités fédérales.
Le directeur des communications sociales du diocèse de Makurdi, le père Moses Iorapuu, s'exprimant lors du 13e séminaire du Conseil diocésain des laïcs à Makurdi, a déploré quant à lui la "vague massive de persécution" dans le pays, en particulier dans l'État de Benue, qui a conduit au déplacement des communautés chrétiennes, et a exhorté les fidèles laïcs à jouer un rôle actif dans la protection de leurs communautés. "L’incapacité des autorités à maîtriser les fondamentalistes alors qu'ils continuent de tuer, de violer, de détruire des maisons, des champs cultivés et de kidnapper, confirme la complicité des autorités fédérales".
Pays le plus peuplé d’Afrique avec 200 millions d’habitants, le Nigeria fait face à une augmentation du nombre de kidnappings perpétrées par des groupes terroristes, criminels ou encore des gangs plus ou moins organisés qui demandent des rançons pour la libération des otages. Plus globalement depuis le début du conflit et de l’offensive djihadiste en 2009, plus de 36.000 personnes ont perdu la vie, dont environ la moitié étaient des civils.