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Nous sommes à la fin du XVIe siècle. Un jeune garçon se rend à pied du village de Velankanni à Nâgappattinam, distant de dix kilomètres, apporter à son maître un pot de lait. Le soleil est torride, l’enfant marche pieds nus, il est très fatigué. Il s’arrête près d’un lac pour se désaltérer et se reposer un peu. Lui apparaît alors une très belle dame, auréolée d’un halo lumineux, qui le regarde avec bonté et lui demande un peu de lait pour l’enfant qu’elle porte dans ses bras.
Le petit berger hésite à donner du lait qui ne lui appartient pas, mais, incapable de refuser à cette dame si gracieuse et si aimable, il offre volontiers ce qu’on lui demande. Le sourire reconnaissant de l’enfant l’émeut profondément. Le jeune garçon repart. Craignant de se faire gronder, car il ne lui reste pas beaucoup de lait, il raconte toute l’histoire à son maître. Qu’elle n’est pas sa surprise, en ouvrant le pot de lait, de découvrir qu’il est plein à ras bord.
Quelques années plus tard, toujours à Velankanni, la Vierge et l’Enfant Jésus apparaissent cette fois-ci à un jeune paralytique qui vend du babeurre sur le bord du chemin pour désaltérer les passants. S’approchant du jeune Indien, La Vierge Marie, avec une infinie douceur, lui demande encore une fois un peu de boisson pour désaltérer son petit. Il lui donne volontiers une grande coupe, que l’enfant boit.
Puis Marie lui enjoint de se rendre à Nâgappattinam et d’informer les catholiques du village qu’elle souhaite la construction d’une église. L’infirme va lui répondre qu’il ne peut se déplacer, mais une force le pousse à se lever, et il constate avec stupéfaction sa guérison complète. On édifie alors une chapelle dans laquelle est installée une statue en bois de la Vierge à l’Enfant.
Rapidement, les pèlerins affluent, chrétiens ou non, et obtiennent de très nombreuses guérisons. Un siècle plus tard, la Vierge de Velankanni sauve de la tempête un navire portugais qui se rendait au Sri Lanka. En remerciement, les marins construisent une église plus grande en matériau plus durable.
Tourné vers la mer, le sanctuaire est aujourd’hui un vaste ensemble de bâtiments. Une magnifique église de style gothique, à la blancheur éclatante, a été élevée au rang de basilique mineure par saint Jean XXIII. En bois polychrome, la statue de la Vierge est vêtue d’un sari aux couleurs chatoyantes qui est régulièrement changé. Elle porte l’Enfant Jésus sur son bras gauche et tient un sceptre dans sa main droite.
Les catholiques indiens ont une grande dévotion à Notre-Dame de la Santé, notamment par l’intermédiaire d’une très belle neuvaine. Jusqu’alors inconnue en Occident, car rédigée en tamoul, cette neuvaine vient d’être traduite en français par un Père des Missions Étrangères de Paris. Pour la première fois, on peut découvrir ces textes d’une profonde spiritualité et qui représente un magnifique condensé de mariologie. Ô Notre-Dame de la Santé ! Vous dont l’intercession céleste rétablie la quiétude dans nos cœurs tourmentés par les difficultés, priez pour nous.