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Point n’est besoin d’être grand clerc, ou même général en retraite, pour constater l’inéluctable déclin de la nation française depuis cinquante ans et pour analyser un avenir pour le moins incertain, marqué par un risque réel de guerre civile. Bien sûr, on peut par confort, par peur, par irénisme, par lâcheté, par manque de lucidité, adopter la politique de l’autruche. À défaut de mettre sa tête dans le sable, on peut se cacher derrière une fausse sagesse, surtout si l’on fait encore partie des privilégiés de cette société en déliquescence… Il peut ainsi exister chez certains catholiques une tendance à minimiser à l’extrême les maux de notre société française… tant que l’on peut encore passer ses vacances "dans la chère propriété de famille", tant que l’on arrive encore à "tenir son rang", tant que l’on a encore quelques "bons prêtres" à disposition — en leur demandant tout de même de ne pas trop nous "secouer" dans leur prédication, "nous sommes entre nous, tout de même"...
Pendant ce temps, des dizaines de milliers de nos concitoyens vivent dans la précarité. Précarité matérielle : logements insalubres ou ridiculement inadaptés, salaires de misère obligeant père et mère au travail, insécurité grandissante (en dehors des quartiers privilégiés), emplois précaires et fins de mois difficiles. Transports en commun souvent dégradés. La liste n’est pas exhaustive !
Précarité psychique. Les décisions liées à crise de la Covid ont durablement fragilisé les esprits — les cabinets des psychiatres et des psychothérapeutes regorgent. L’ensauvagement de la société, l’insécurité désormais répandue même dans les petites villes de province ou les campagnes, entretiennent une peur diffuse et sournoise dans les esprits. Comme le souhaitent les thèses trotskistes, maintenant la peur a changé de camp : le citoyen respectueux de l’ordre vit dans la crainte permanente, tandis que voyous, délinquants et criminels se voient assurés d’une forme d’impunité.
Mais plus encore, ce qui devrait nous alerter, c’est la précarité métaphysique qui touche l’immense majorité des Français. Une idéologie mortifère, installée jusqu’au plus hauts sommets de l’État les a coupés de leurs racines, de leur histoire, de leur récit national. Et pour cause, puisque cette idéologie est le fondement du système constitutionnel en vigueur : c’est la révolution anti-chrétienne de 1789 et tous ses avatars depuis, enracinée dans la haine du catholicisme issue des "Lumières". Dire cela n’est pas se conforter dans un "ancien régime" rêvé, ou même aspirer à une "contre-révolution". C’est avant tout, tenter de mettre le doigt au creux même du mal profond qui gangrène toute notre société. Le peuple n’adhère plus à l’éternelle rengaine : "Demain les forces de progrès rendront tout meilleur". C’est, entre autres, ce que révèle le mouvement des "gilets jaunes". Le peuple regarde, désespéré, sans horizon, le démantèlement de son lieu de vie — de la nation. La mise au pilori de toute transcendance, de toute pensée religieuse, durant des décennies, a provoqué une perte de sens quasi-totale pour nos concitoyens. Cette perte du sens, du "pourquoi" et du "pour qui", les entraînent dans les abysses de l’absurde, de la folie et de la désespérance.
C’est là, précisément, que le catholique devrait avoir le courage d’intervenir, car s’il détient la clef du sens en Jésus-Christ, il lui est interdit de la garder pour lui. S’il possède la ressource de l’espérance dans le kérygme de la foi, il n’a pas le droit de le conserver égoïstement. Malheur à moi si je n’annonce pas Jésus-Christ ! Porteurs d’espérances, nous devons rendre compte de cette espérance aux yeux de tous. Au Tribunal divin, chaque Français catholique devra un jour rendre compte de son prochain : "As-tu eu le courage de la foi, de l’espérance et de la charité ? As-tu eu, au risque de ton petit confort spirituel, intellectuel et matériel, la volonté de témoigner de l’héritage que tu as reçu, gratuitement ?"