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Alors que les campagnes de vaccination contre le Covid-19 accélèrent dans de nombreux pays, le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le clergé, a fait part début mai de sa volonté que les prêtres, "qui ont charge d'âmes", soient considérés par la société comme faisant partie d’une catégorie à risque et, ainsi, puissent bénéficier plus rapidement du vaccin contre le Covid-19. En effet, tout comme le personnel soignant qui s’occupe des corps, eux sont en première ligne dans le soin apporté aux cœurs et aux âmes de celles et ceux qui ont besoin de soutien dans la foi. Un soutien d’autant plus essentiel en période de pandémie.
Dans un entretien accordé à l’agence de presse italienne Sir le 3 mai, le haut prélat est d’abord revenu sur le lourd tribut payé par l’Église catholique dans cette pandémie. Rien qu’en Italie, le virus a causé la mort de 269 prêtres entre le 1er mars 2020 et le 1er mars 2021. "Beaucoup ont été frappés par le virus alors qu'ils travaillaient généreusement à faire sentir au peuple de Dieu la proximité de ses pasteurs", déplore-t-il. Pour mémoire, En 2018, l’Église catholique recensait 414.065 prêtres dans le monde, dont 170.936 prêtres européens.
Un prêtre fidèle à sa vocation [..] doit être considéré comme faisant partie d’une "catégorie à risque".
C’est parce que beaucoup de prêtres rendent un service social au quotidien que le cardinal Stella plaide personnellement pour que leur soit administré les vaccins anti-covid au même titre que les professions jugées prioritaires (professionnels de santé, enseignants…). "Un prêtre fidèle à sa vocation et à sa mission, qui se dépense donc à exercer son ministère dans la paroisse, dans les prisons, dans les hôpitaux, etc., pourrait être considéré comme faisant partie d’une "catégorie à risque", pour avoir accompli un service "socialement utile"", estime-t-il.
Cette question, poursuit-il, devrait faire l’objet de l’attention des autorités civiles et ecclésiastiques compétentes. Pour étayer son propos, le cardinal italien a cité un exemple de bonne collaboration entre l’Église et les autorités d'une grande ville d’Amérique latine.
Là-bas, au début de l’épidémie, l’archevêque avait dû retirer les aumôniers des hôpitaux car ils étaient trop âgés et risquaient d'être contaminés. "En réponse, d’autres jeunes prêtres se sont portés volontaires pour servir dans les hôpitaux, en recevant l’autorisation des autorités civiles et en recevant des "vêtements" appropriés pour exercer leur ministère en toute sécurité", rapporte le cardinal. C'est ainsi qu’aucune personne de ce diocèse n’est morte à l’hôpital sans avoir reçu les sacrements ou bien bénéficié d'une assistance spirituelle.