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Louis Laneau, un évêque à la cour de Siam

Ville d'Ayutthaya, Thaïlande. XVIIe siècle.

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Agnès Pinard Legry - publié le 03/05/21
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La vie de Louis Laneau (1637 – 1696), missionnaire au Siam au XVIIe siècle aura été trépidante. Guidé par le feu de la foi, ce Français effectua un immense travail de traduction des textes sacrés et ouvrages de catéchisme en langue siamoise.

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Son histoire semble toute droite sortie d’un roman d’aventure. Né sur les rives de la Loire, Louis Laneau, prêtre des Missions étrangères de Paris (MEP) embarque à seulement 24 ans, en plein XVIIe siècle, pour l’Extrême-Orient. C’est au Siam, l'actuelle Thaïlande, que le missionnaire est envoyé pour évangéliser. Sur place, il apprend le siamois puis le pâli, langue sacrée du bouddhisme, auprès des fameux « talapoins », nom donné à des moines. Faisant office d’interprète, il assiste aux réunions entre les missionnaires et le roi de Siam qui leur accorde un terrain dans la capitale de l'époque, Ayutthaya.

Nommé en 1673 vicaire apostolique du Siam, Louis Laneau met en place un dispositif d’évangélisation adapté aux conditions de ce pays. Parce que le bouddhisme exerce une pression très forte sur les sujets du roi, Louis Laneau privilégie "un apostolat direct auprès des minorités, en particulier laotienne, éloignée de la capitale", explique l’historienne Françoise Fauconnet-Buzelin, auteur d'un passionnant livre Louis Laneau, un évêque au pays des Talapoins (Cerf).

Pour faire connaître l’incroyable message d’amour du Christ, Louis Laneau travaille à traduire des ouvrages de catéchisme et des textes sacrés en siamois. Son objectif : mettre l’enseignement de Jésus à la portée de chacun, dans sa langue et selon ses usages. D’ailleurs parmi les écrits conservés de Louis Laneau, on en retrouve un, Instructions aux missionnaires du Laos, dans lequel il les encourage à s’adapter largement aux coutumes locales.

Entraîné malgré lui dans un processus diplomatique entre Louis XIV et le roi du Siam il devient le représentant officiel du Royaume de France à la cour de Siam. Un rôle qui ne l’enchante guère mais qu’il sera bien obligé d’endosser. Victimes d’intrigues et des ambitions de certains de ses interlocuteurs, il est emprisonné et martyrisé à la suite d’un violent changement de régime. Pendant plusieurs mois il est même exposé dans une cage, en pleine rue.

À force de patience, de bienveillance et de charité, Louis Laneau réussit néanmoins à gagner la confiance du nouveau régime et rétablit les bases de la mission. S’il s’éteint le 6 mars 1696, son rayonnement va demeurer après lui. La lettre annonçant sa mort à Rome rendra d’ailleurs hommage à son travail patient de traduction. "Il a composé en siamois des catéchismes pour les enfants et pour les personnes plus avancées dans la connaissance de nos saints mystères, une explication des sacrements et des dispositions avec lesquelles il faut les recevoir, deux dictionnaires, l'un siamois, l'autre balli et latin, un recueil de prières pour être récitées à haute voix pendant la messe", décrit-t-elle. "Il a répondu aux objections des Talapoins, a traduit l'Évangile, le catéchisme historique de M. Fleury, et plusieurs autres ouvrages fort utiles".

Aujourd'hui, la Thaïlande compte environ 380.000 catholiques, soit 0,5 % de la population. Si le pays compte une écrasante majorité de bouddhistes, l'histoire de Mgr Louis Laneau demeure un puissant témoignage évangélique.

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