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Violence et intimidation. Des hommes armés ont pénétré, dimanche 25 avril, dans la nuit, dans la résidence du nouvel évêque de Rumbek (situé au centre du Soudan du Sud), le père Christian Carlassare, où ils l’ont battu et lui ont tiré dessus. "Il a été battu, puis les agresseurs lui ont tiré quatre balles dans les jambes", a précisé l’un des prêtres présents sur place. D’après les premiers éléments, l’attaque avait pour but d’effrayer le nouvel évêque afin qu’il abandonne sa charge et ne soit donc pas ordonné évêque, la messe d’ordination épiscopale étant prévue le dimanche de Pentecôte. Le pape François prie pour le père Christian Carlassare, a annoncé ce mardi le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège.
Les jours du père Christian Carlassare ne sont heureusement pas en danger et, son état étant stable, il est actuellement soigné à l’hôpital de Rumbek. Il pourrait être prochainement évacué vers la capitale du Kenya, Nairobi, pour sa convalescence. Il a d’ores et déjà déclaré qu’il pardonnait à ses agresseurs et a demandé à chacun de prier non pas pour lui mais pour les habitants de Rumbek "qui souffrent plus" que lui.
Deuxième plus jeune évêque au monde - il a 43 ans -, le père Christian Carlassare, nommé évêque de Rumbek par le pape François le 8 mars 2021 après plus d’une décennie de vacance du poste, est missionnaire combonien. Ordonné prêtre le 4 septembre 2004, il est arrivé au Soudan du Sud l’année suivante, en 2005. Depuis, il n’a jamais quitté ce pays qu’il porte particulièrement dans son cœur.
Peu après sa nomination comme évêque, qu’il a d’ailleurs accepté après une heure de réflexion et s’en remettant à la prière d’abandon de Charles de Foucauld, il faisait part de sa volonté de "faire un pas en avant en matière de formation catéchétique et d'évangélisation". "L’heure est venue de relancer l’action pastorale et l’évangélisation directe", a-t-il assuré. "1,8 million de personnes vivent à Rumbek, dont 200.000 catholiques et 800.000 protestants. L’Église catholique est vue par tous les fidèles, y compris les autres religions, avec un grand respect, à la fois pour la tradition de proximité avec les gens dans les domaines social et sanitaire - ainsi que pour la promotion de la paix - et pour ce que le Pape François fait avec son intérêt constant pour le pays".
Le père Christian Carlassare n’a cessé de rappeler sa volonté de mettre le Christ au centre de l’évangélisation et à la portée de chacun. Une nécessité d’autant plus essentielle que plus de 50% de la population a moins de 18 ans. Pour mémoire le Soudan du Sud, habité par plus de 12 millions d’habitants, compte une majorité de chrétiens (60% de la population) dont environ 3 millions de fidèles catholiques et 2,5 millions de protestants. La région est particulièrement déchirée par les conflits tribaux qui minent le Soudan du Sud depuis sa fondation en 2011. L’Église catholique, aux côtés de l’Église anglicane, est particulièrement engagée dans les négociations pour une pacification de ce pays ravagé par la guerre civile. En 2019, le pape François avait déclaré qu’il comptait se rendre dans le pays d’Afrique de l’Est quand le conflit serait réglé.