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C’est une formule qui a fait ses preuves, si l’on en croit les témoignages des anciens participants. Dispensée depuis le Québec mais ouverte à des étudiants du monde entier grâce à la visio-conférence et une plateforme d’enseignement à distance, la formation à l’accompagnement spirituel du Centre Le Pèlerin fête cette année ses vingt ans d’existence. Elle avait été créée à la demande du diocèse de Montréal en 2001, afin d’aider les prêtres, religieux, religieuses ou laïcs à se former à l’accompagnement spirituel en cernant mieux leurs charismes mais aussi leurs limites.
Pas uniquement basée sur des leçons théoriques, la formation du Centre Le Pèlerin se déroule volontairement sur un temps long : quatre, voire même cinq années pour ceux qui le souhaitent. Pour le directeur de la formation, Stéfan Thériault, cela répond à la nécessité de laisser à chacun le temps de vivre sa propre "transformation", avant de se lancer dans l’accompagnement : "Si l’on veut aider quelqu’un, il faut déjà avoir réalisé son propre cheminement, à la fois humain et spirituel. Le risque est de reproduire inconsciemment les blessures que l’on a connu dans notre propre histoire, et d’enfermer la personne que l’on veut aider dans ses blessures. Or, l’accompagnement spirituel doit être un lieu de libération", explique-t-il à Aleteia.
« Cela a complètement changé ma vie »
Parmi les laïcs, le Centre Le Pèlerin trouve particulièrement écho chez les personnes qui exercent une profession en lien avec les sciences sociales. "Grâce à ce parcours, j’ai vraiment goûté à la présence de Dieu au fond de moi. Cela a complètement changé ma vie, à tous les niveaux : personnel, relationnel, spirituel", raconte à Aleteia Gladys El Helou, une infirmière québécoise, mariée et mère de trois enfants. Aujourd’hui, elle accompagne trois personnes, ainsi qu’un groupe de neuf personnes. "Cela m’a aidé à redécouvrir à quel point ma vocation de baptisée est d’être fille de Dieu", témoigne de son côté sœur Bénédicte You, moniale bénédictine française vivant en Terre Sainte. Elle termine au mois de mai ses quatre années de formation à distance.
Si les deux premières années sont particulièrement axées sur la découverte de soi, les étudiants reçoivent également de nombreux outils de communication, allant des techniques d'écoute aux cours de reformulation. « Nous apprenons également comment poser les bonnes questions pour aider la personne à avancer, sans l’orienter dans un sens ou dans un autre (…). Dans l’accompagnement, nous ne sommes que l’instrument de l’Esprit saint", explique sœur Bénédicte. La formation est organisée sous forme de modules de quinze semaines, avec une leçon en vidéo par semaine, disponible à la demande, sur une plateforme. À cela s’ajoutent les cours "pratiques", en visio-conférence, environ une fois par mois. En troisième et quatrième année, les stages permettent de pratiquer l’accompagnement. Chacun est supervisé, c’est-à-dire qu’il échange avec les professeurs sur ce qui est dit lors de chaque séance, sans jamais trahir l’engagement d’anonymat de la personne concernée. "La supervision nous montre que nous ne sommes pas tout-puissants, qu’il faut y aller avec délicatesse. Cela nous donne un vrai cadre, et nous accompagne pour bien comprendre la personne dans toute son entièreté", précise sœur Bénédicte.
Au terme de la formation, les étudiants du Centre Le Pèlerin reçoivent un diplôme universitaire, grâce à un partenariat avec le collège dominicain d’Ottawa. Mais comme l’explique Gladys El Helou, l’essentiel est ailleurs : "Ce qui m’importe, c’est que je peux désormais marcher avec l’autre dans son cheminement, puisque j’ai moi-même vécu ce parcours de conversion et de transformation intérieure, propre à l’accompagnement spirituel".
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