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Inquiétude. Parmi les sept religieux enlevés ce dimanche 11 avril près de Port-au-Prince (Haïti) alors qu’ils se rendaient à une célébration, deux sont Français. Il s’agit du père Michel Briand, breton et membre de la société des prêtres de saint Jacques, et de sœur Agnès Bordeau, religieuse de la Congrégation des sœurs de la providence de la Pommeraye, basée dans le Maine-et-Loire.
Originaire de Messac, en Ile-de-Vilaine, le père Michel Briand, 67 ans, vit à Haïti depuis plus de trente ans. Après une mission de coopération à Haïti à la fin des années 1960, il est ordonné prêtre à Rennes en 1985 puis retourne en Haïti dès l’année suivante. Membre de la société des Prêtres de Saint-Jacques, une société de missionnaires présente à Haïti depuis plus de 150 ans, il est d'abord curé de Saint-Antoine, à Port-au-Prince, puis de Saint-Roch, toujours la capitale haïtienne. Comme tous les prêtres missionnaires, "sa mission principale est l'évangélisation", rappelle à Aleteia le père Georgino Rameau, secrétaire général de la Société des Prêtres de Saint-Jacques. "Il est par ailleurs engagé dans de nombreuses activités de développement que nous appelons le service de la charité : la construction d'écoles, de dispensaires, de routes...".
Il a adopté Haïti il y a plus de trente ans et ce pays est devenu le sien.
Outre sa charge de curé, il fait partie d’une équipe d’animation et d’accompagnement vocationnel et est directeurs des séminaristes de Saint-Jacques en Haïti. Depuis son arrivée à Haïti, il partage son quotidien dans la plus grande simplicité avec les Haïtiens les plus défavorisés. "Le père Michel est très dynamique et va facilement à la rencontre des gens", confie encore le père Georgino. "Il a adopté Haïti il y a plus de trente ans et ce pays est devenu le sien". Blessé par balles en août 2015, le père Michel Briand avait été rapatrié pour être soigné avant de repartir là-bas avec la même joie. Parmi les cinq prêtres enlevés, quatre font partie de la société des Prêtres de Saint-Jacques.
Sœur Agnès Bordeau, religieuse mayennaise de 80 ans, fait partie des Sœurs de la Providence de la Pommeraye. Une communauté qu’elle a rejoint il y a plus de trente ans et qui l’a d’abord menée au Honduras, où elle a passé une vingtaine d’années, puis au Guatemala et, enfin, à Haïti. Dans la capitale haïtienne de Port-au-Prince où sa petite communauté de quatre sœurs est présente depuis janvier 2016, sœur Agnès a une mission de proximité, d’écoute et d’accompagnement auprès des enfants et de la population.
"Elle est très relationnelle, c’est une femme très ouverte aux autres", décrit sœur Mariannick Caniou, supérieure de la congrégation. Dans un témoignage datant de 2019 diffusé par sa communauté, sœur Agnès livrait quelques mots sur sa nouvelle mission haïtienne : "Face à tant d’insécurité et de souffrance en Haïti, je pourrais être tentée de retourner en France, mais je vais essayer de faire confiance à Dieu pour faire ce qu’Il veut". "Ici, nous sommes toutes bouleversées, mais nous gardons confiance", confiait à Aleteia une religieuse de sa congrégation quelques après l'annonce de son enlèvement.
Deux profils différents par leurs parcours mais qui se retrouvent par leur esprit missionnaire. Unissant leurs deux charismes, les sœurs de la Providence de la Pommeraye et les prêtres de saint Jacques ont d’ailleurs lancé un projet missionnaire commun à Port-au-Prince baptisé "Ecole pour la Mission". L’objectif est simple : accueillir des jeunes à partir de la classe de la seconde et jusqu’à 23 ans afin d’encourager leur esprit missionnaire.