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Il fut un temps lointain, où la mort était un horizon quotidien auquel tout être humain se trouvait confronté, quel que fût son âge. Passée l’Antiquité, le christianisme, irriguant toute la société médiévale, avait développé un respect de l’individu — de la personne — qui interdisait, normalement, qu’on le privât du bien le plus précieux : la vie. Cela n’allait pas sans difficultés, sans de nombreuses infractions, mais celles-ci étaient de plus en plus sévèrement condamnées par la justice civile comme ecclésiastique. « Tu ne tueras pas », exigeait le cinquième commandement de Dieu, reçu des leçons millénaires de la Torah et repris, assumé, à la suite de Jésus par la foi catholique.
Prendre la vie d’autrui était condamnable, sévèrement. Pour autant l’horizon de la mort était si familier, qu’elle semblait une compagne intimement mêlée à la vie. En ces temps, dits barbares par notre époque, la mort chrétienne était d’abord vue comme un passage, comme la possibilité enfin ouverte d’accéder à l’au-delà, et dans ce nouveau monde, à vivre la rencontre avec son Créateur.
L’ultime compagne
Ainsi s’exprimait le grand François Villon. Poètes, peintres, sculpteurs, érudits, tous évoquaient la mort, malgré ses hideux apanages, comme l’ultime compagne, dont les effets, certes pénibles car issus des condamnations dues au péché originel, sont déjà réduits à néant par la victoire du Ressuscité. La foi éclairant la mort la rendait acceptable, au même temps qu’elle en interdisait l’usage violent contre les personnes — c’est d’ailleurs une des raisons qui poussa l’Église à fonder le droit dans la guerre puis le droit de la guerre.
Le tabou de la mort
Puis la mort est devenue l’ennemie du genre humain, au point qu’avec le XIXe siècle, l’athéisme et le positivisme pensaient pouvoir, grâce à la science, l’éradiquer un jour. Les horreurs barbares de la mort industrialisée au XXe siècle (guerres mondiales, nazisme et communisme, terrorisme…) ont ruiné cette utopie. La mort devint alors un « tabou », exclue du champ de vision de l’homme contemporain. Cette effrontée ne devait pas, par sa présence, empêcher les idéologies dites de progrès dans leur domination intellectuelle.
C’est sans doute ce qui pousse l’immense majorité des gouvernants dans leur « luttes guerrières », leurs « combats », contre la Covid-19. Plutôt ruiner des économies entières, plutôt priver de liberté des citoyens abasourdis, plutôt mettre en péril la santé psychique des individus, que de reconnaître les limites de la puissance de l’homme face à la Création. Qu’en ce moment précis, les tenants d’une idéologie mortifère centrés sur l’euthanasie, s’évertuent à vouloir modifier la loi, voilà qui relève de l’aberration. Alors que tous sont lourdement contraints, pour lutter contre l’éventuelle mortalité de la Covid-19, « Mort, mort, mort », telle est la lugubre et médiatique litanie des tenants du « progrès ». Ils semblent n’avoir que ce mot, que ce programme, que cette vision pour notre monde : mort ! Mort de l’embryon, qui ne naîtra pas victime de l’égoïsme d’une société hédoniste. Mort du bébé à terme, qui ne correspondra pas — ou plus — au « projet d’enfant » de parents irresponsables. Mort de l’enfant porteur de trisomie, interdit de voir le jour parce que « différent ».
Mort pour les fatigués de la vie
Et maintenant que toutes ces morts prématurées sont entrées dans les mœurs, au point de vouloir créer un prétendu « droit à l’avortement », mort pour les malades incurables, mort pour les vieillards refusant le déclin de la vie en eux, mort pour les « fatigués de la vie », mort pour ceux que l’on estimera « inutiles » ou « trop chers » pour la société. Alors que nous souffrons tous, d’une manière ou d’une autre, de la crise sanitaire, l’indécence médiatique et institutionnelle des promoteurs de l’euthanasie démontre la folie, l’incohérence et l’inanité de leurs pensées.