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La France confinée, un an déjà

Plusieurs pays d'Europe ont prévu un déconfinement progressif des lieux de culte, en même temps que les commerces et les écoles.

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Agnès Pinard Legry - publié le 15/03/21
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Il y a un an, le 16 mars 2020, un scénario que personne n’avait jusqu’alors vraiment envisagé s’est soudainement – et brutalement – imposé aux Français. Confinés chez eux pour endiguer la propagation du Covid-19, ils ont dû revoir et adapter ce qui faisait jusqu’alors leur quotidien. Un réajustement auquel n’a pas échappé la pratique religieuse. Entre privation et renouveau, chronique d’une vie spirituelle bouleversée.

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Il y a eu un avant et un après qui n’en finit pas. Il est un peu plus de 20h ce lundi 16 mars 2020 lorsque le couperet tombe. Emmanuel Macron annonce la mise en place d’un confinement national pour lutter contre l’accélération de l’épidémie de Covid-19 lors d’une allocution télévisée. “Nous sommes en guerre”, martèle-t-il gravement. Un an après, la pandémie, qui a déjà fait en France 90.000 morts, est loin d’être terminée et le système de santé reste sous tension malgré le début de la campagne de vaccination. Si toutes les dimensions qui composent une vie ont été bouleversées, Aleteia a choisi de s’arrêter sur la vie spirituelle. Loin d’être une parenthèse, ce confinement a privé les fidèles de choses dont ils ne pensaient pas pouvoir manquer. Il les a contraints à s’adapter, à s’interroger et à développer de nouveaux moyens pour vivre leur foi.

Dès la veille de l’annonce du confinement, le 15 mars 2020, le gouvernement annonce la suspension des célébrations religieuses dans les lieux de culte. Pour la toute première fois de son histoire, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre ferme ses portes. Mais si les églises ferment leurs portes aux fidèles pour les célébrations publiques, face aux ravages du coronavirus, plusieurs évêques et prêtres ont décidé de bénir leur ville. Un geste fort, tant spirituellement que symboliquement, qui est aussi un signal réconfortant envoyé aux milliers de croyants qui ne peuvent plus assister à la messe.



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C’est donc derrière leurs écrans ou grâce à des célébrations de la Parole à réaliser chez soi que les catholiques ont suivi la messe du troisième dimanche de carême. Et toutes les autres jusqu’à début juin. Dès le début, prêtres et communautés religieuses ont ainsi redoublé d’efforts afin de diffuser les messes en direct sur les réseaux sociaux. L’émission le “Jour du Seigneur” affiche des audiences records.

Conscient des difficultés à venir, le pape François a ces paroles rassurantes lors de l’Angélus du 15 mars 2020 : “Unis avec le Christ, nous ne sommes jamais seuls, nous formons un seul corps dont Il est la tête”. “Dans cette situation épidémique, où nous nous trouvons plus ou moins isolés, nous sommes invités à redécouvrir et à approfondir la valeur de la communion qui unit tous les membres de l’Église”. Cette valeur de la communion, les fidèles ont pu la comprendre tout au long de ces semaines de confinement. Nombreux sont ceux à avoir (re)découvert la communion spirituelle. “Il s’agit, quand on ne peut pas communier sacramentellement, de s’unir spirituellement au Christ, présent dans l’hostie, dans un acte de désir, un acte de foi et un acte de charité”, expliquait sur Aleteia le père Michel Martin-Prével. Une communion que chacun a pu vivre depuis chez lui en récitant une prière spécifique. Privés d’eucharistie, les catholiques ont éprouvé dans leur cœur cette communion. Souffrance d’en être privés physiquement mais aussi joie et impatience de la retrouver.

Au-delà de la messe dominicale, les fidèles ont également modifié leur vie de prière à domicile utilisant ce temps contraint pour déployer une spiritualité familiale, propre à chaque foyer. Personne seule, couple, famille, certains ont réinventé lors du confinement une manière de prier ensemble. Dans des agendas désorganisés en raison des fermetures d’école, la prière familiale a finalement trouvé une place de choix chez certains. Ainsi, en mars, cette mère de famille de cinq enfants invitait sur Instagram à s’unir au chapelet qu’ils récitaient chez eux tous les matins, à 8h30.

Qui dit vie de foi ne dit pas uniquement vie de prière mais aussi actions concrètes. À Redon puis à Rennes, des paroisses ont mis en place lors du premier confinement un service d’anges gardiens. Le principe : inviter les paroissiens à appeler les personnes âgées ou isolées, à prendre de leurs nouvelles et pourquoi pas à leur proposer de l’aide pour une course ou un besoin précis. Cette attention aux plus fragiles, aux plus isolés, nombre de paroisse l’ont concrétisé de manière plus ou moins visible.



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“Beaucoup en ce temps redécouvrent la “communion spirituelle”, la “contrition parfaite”, le “baptême de désir”, ces expériences sacramentelles authentiques à distance des sacrements célébrés mais avec le désir d’y participer pleinement”, a rappelé avec justesse l’évêque de Nanterre, Mgr Rougé. “Ces redécouvertes ne relativisent pas les sacrements eux-mêmes mais disposent en réalité à en accueillir les fruits avec davantage de profondeur le jour où il sera à nouveau possible de nous rassembler”. Alors que les mesures sanitaires – déjà strictes – pourraient à nouveau se durcir prochainement, la vie spirituelle, déjà perturbée, pourrait l’être à nouveau. Mais malgré un contexte sanitaire difficile, son cœur demeure intact : l’espérance.


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