Le Collège Stanislas a relancé en 2009 au sein de ses classes préparatoires la corniche Gouraud pour les élèves souhaitant intégrer une école militaire. Une formation mêlant excellence académique et traditions militaires.On les surnomme les “cornichons”. Un drôle de nom pour ces élèves de classes préparatoires qui aspirent à servir la France pour le métier des armes. Point de gêne ou de moquerie ici, mais une grande fierté pour ces jeunes étudiants d’être membres d’une corniche. S’il en existe plusieurs en France, la tradition prête à Stan, dans le VIe arrondissement de Paris, la primauté du nom. C’est ici qu’aurait été ouverte la première ‘corniche’, c’est-à-dire classe préparatoire civile à Saint-Cyr, dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Les élèves préparant Saint-Cyr avaient l’habitude de se réunir sous une corniche de la cour d’honneur. Un lieu prisé des autres élèves mais que les premiers ont défendu bec et ongles. Ne parvenant pas à se l’approprier, ces seconds les auraient surnommés les “cornichons”.
Réputé pour son excellence académique, Stan l’est donc aussi, historiquement, pour sa corniche. Fermée au cours des années 1960 comme beaucoup d’autres à cette époque, elle a rouvert en 2009 sous l’impulsion d’un élève, souhaitant intégrer Saint-Cyr. Avec l’aide de l’archiviste de Stan, et du général Aumonier, alors directeur des prépas et lui-même ancien de la corniche, il est décidé à la relancer. Grâce aux quelques archives et témoignages d’anciens, la corniche est recréée. “Nous étions deux, puis quatre et nous sommes montés jusqu’à six en deuxième année”, se souvient cet élève, aujourd’hui capitaine de l’armée de terre. Le principe d’une corniche ? Permettre à des élèves préparant des écoles militaires de se retrouver et de s’entraîner ensemble. Un soutien pour les épreuves académiques, bien sûr, mais aussi pour les épreuves sportives propres aux écoles militaires. “Nous allions courir et nager ensemble pour nous motiver”, se souvient le capitaine.
Et puis il y a cette tradition multiséculaire qu’est celle des armées. Une tradition faite de panache, un mot cher Edmond Rostand, ancien élève de Stan, de dépassement de soi et de cohésion qui s’appuie sur des moments et des valeurs partagés, des chants entonnés en chœur, de débats et discussions sur des sujets spécifiques. Chaque mercredi soir, les cornichons se retrouvent pour dîner ensemble et discuter dans un local qui leur est propre. “Nous préparons à tour de rôle des topos entre nous ou nous faisons intervenir des personnes extérieures à Stan afin d’enrichir nos connaissances sur un point spécifique de l’histoire, la politique de défense, des questions de géopolitiques”, explique Hippolyte, qui a intégré Saint-Cyr en 2018 après deux années de corniche. “C’était un moment convivial et d’instruction”. “Quand on souhaite intégrer une école militaire, la vocation a une place importante. Pouvoir la partager avec d’autres fait la différence et crée une réelle émulation”.
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Bien sûr ces traditions militaires sont d’abord et avant tout l’apanage des écoles militaires, puis des lycées militaires qui préparent exclusivement aux écoles militaires. Mais elles s’apprennent aussi dans ces corniches civiles. “Je viens d’une famille de militaires, j’ai baigné là-dedans”, reprend l’ancien élève. “J’avais envie de sortir du moule et j’ai eu cette opportunité d’intégrer Stan où le niveau académique est excellent”, confirme t-il. “Avoir une corniche dans une prépa d’un tel niveau, c’est idéal pour combiner exigence scolaire élevée avec l’esprit Cyr”. Un point de vue que partage Hyppolite. “Quand on a les capacités pour intégrer Stan et qu’on souhaite préparer les concours des écoles militaires, c’est le format idéal”, reprend le jeune homme. “Nous bénéficions d’un accompagnement humain, spirituel et intellectuel exceptionnel”.
Si les premiers élèves à avoir intégré une école militaire depuis la réouverture de la corniche en 2009 sont encore jeunes, la corniche de Stan a vu passer dans ses murs de prestigieux élèves. Il y a bien sûr le général Gouraud (1867 – 1946), qui a donné son nom à la corniche, qui a été notamment gouverneur militaire de Paris et a contribué à la naissance du Liban. Mais c’est aussi par là que sont passés le général de Gaulle, héros de la France libre, ainsi que le pilote Guynemer qui, malgré une santé défaillante, est devenu une figure de l’École de l’Air et fut membre de la fameuse escadrille des Cigognes. Pilote plein d’entrain et d’audace, volontaire pour les missions les plus périlleuses, il est mort au combat en 1917. Des anciens illustres, bien sûr, mais aussi bien d’autres moins connus qui ont acquis dans les murs de Stan la formation nécessaire pour servir la France avec efficacité et dévouement dans le métiers des armes.
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