Les habitants de Mossoul et Qaraqosh, pourtant marqués par trois années de guerre, ont accueilli le pape François en liesse. Une image inédite et poignante que l’Irak n’avait pas connu depuis 2003.Après avoir conquis les cœurs des leaders spirituels des diverses religions d’Irak la veille, le pape François s’est rendu au chevet des victimes de la guerre contre l’État islamique ce dimanche. À Mossoul tout d’abord, le pape a été accueilli chaleureusement par autant de musulmans que de chrétiens. Une scène de liesse inédite, au milieu des décombres, dans le pays, qui n’avait pas connu un tel temps fort depuis au moins 2003. « Notre rencontre, a-t-il déclaré, montre que le terrorisme et la mort n’ont jamais le dernier mot. La « fraternité est plus forte que le fratricide », leur a-t-il encore lancé.
Dans le stade d’Erbil, dernière étape de son voyage, le pape a célébré la messe devant au moins 10.000 personnes. Il a confié aux irakiens d’ultimes paroles. « Se rapproche maintenant pour moi le moment de repartir pour Rome, a-t-il dit, mais l’Irak restera toujours dans mon coeur. Je vous demande de travailler ensemble pour un avenir de paix. Salam, salam salam ! », a-t-il alors martelé à la foule.
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Comme pour donner l’exemple, à peine la cérémonie terminée, le pape argentin a rencontré Abdullah Kurdi, le père du petit Alan qui s’était noyé avec son frère et sa mère, alors qu’il tentait avec sa famille de rejoindre l’Europe. La photo du corps sans vie d’Alan avait fait le tour du monde. Le pape s’est longuement entretenu avec lui, et, avec l’aide de l’interprète, a pu écouter la « douleur du père pour la perte de sa famille ». Il a par ailleurs exprimé sa « participation profonde et celle du Seigneur à la souffrance de l’homme ». Abdullah Kurdi a exprimé sa gratitude au pontife pour ses paroles de proximité à sa tragédie et à celle de tous ces migrants qui « cherchent la compréhension, la paix et la sécurité en quittant leur propre pays au risque de leur vie ».