L’Uttar Pradesh, au nord de l’Inde, a approuvé le 24 février un projet de loi renforçant l’interdiction des conversions religieuses. Un texte vivement critiqué par les minorités religieuses, dont les chrétiens.
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État le plus peuplé du nord de l’Inde avec plus de 200 millions d’habitants, l’Uttar Pradesh a voté mercredi 24 février un projet de loi interdisant les conversions religieuses “par des moyens frauduleux ou au travers du mariage”. Dans le détail, le texte prévoit que personne ne se convertisse, directement ou indirectement d’une religion à une autre “par le biais de l’usage ou de la pratique de fausses déclarations, de force, suite à une influence indue, par la coercition, suite à des promesses, à des actions de persuasion ou à tout autre moyen frauduleux, ni au travers du mariage”. Un mariage sera déclaré “nul et invalide” si la conversion religieuse est le but unique de cette union. Ceux qui changer de religion après le mariage devront s’adresser au magistrat du district.
Officiellement, le chef du gouvernement de l’Uttar Pradesh, Yogi Adityanath, membre du Bharatiya Janata Party (BJP), le parti nationaliste hindou, a déclaré que la législation entend lutter contre les présumées tentatives de conversion de femmes hindoues à l’islam sous la forme de mariage que les activistes radicaux hindous appellent “djihad de l’amour”. Mais plusieurs organismes de défense des droits fondamentaux, dont des responsables de l’Eglise catholiques, ont fait part de leur inquiétude et de leur désapprobation concernant ce texte qu’il est, selon eux, facile à manipuler et qui risque de pénaliser les minorités religieuses ainsi que le travail des missionnaires dans le pays.
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Mgr Joseph Pamplany, évêque auxiliaire de Tellichéry et membre de la Commission pour la Doctrine de la Conférence épiscopale d’Inde, a affirmé que “de telles lois vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution indienne qui garantit à tout citoyen la possibilité de professer, de proclamer et de prêcher librement toute religion de son choix suivant sa conscience”, rapporte l’agence Fides. Sous prétexte de contrôler les conversions forcées « ces lois anti-conversion prennent pour cible les minorités religieuses, en particulier les chrétiens et les musulmans », a-t-il déclaré. Pour mémoire sur une population totale de 1,3 milliards d’habitants, les hindous représentent 80% de la population totale (966 millions) contre 14% environ pour les musulmans (172 millions) et 2,3% pour les chrétiens (29 millions).