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Dire que Jésus est Dieu, une folie ?

LA TRANSFIGURATION
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Pierre Vivarès - publié le 26/02/21
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Oser dire radicalement que Jésus est Dieu, même si c’est une folie pour le monde, est aujourd’hui nécessaire pour être entendu.

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L’Évangile de ce dimanche nous donne à contempler la Transfiguration de Jésus (Mc 9, 2 -10) et nous entendons encore cette parole du Père : « Celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le ! » Jésus est le fils bien aimé du Père et Jésus dit : « Le Père et moi nous sommes un » (Jn 10, 30), ce qui conduira certains auditeurs à ramasser des pierres pour le lapider. La divinité de Jésus est la pierre d’achoppement de beaucoup. Que Jésus ait été un prophète puissant, que son enseignement nouveau ait réjoui des milliards d’êtres humains, qu’il soit passé en faisant le bien tout au long de sa vie, que sa puissance thaumaturgique ait été reconnue et admirée, tout le monde l’accepte.

Aucun historien digne de ce nom ne saurait remettre en cause l’existence de Joshua Ben Ioussef, prophète galiléen du Ier siècle. Que Jésus soit une personne attachante en raison de sa non-violence, de ses discours de paix et de miséricorde, en raison aussi de son statut de victime crucifiée à l’issue d’un procès injuste, tout le monde le reconnaît. Mais, entre nous, des braves types non-violents qui ont fait le bien tout au long de leur vie et qui ont été victimes de la folie des hommes, l’histoire de notre humanité en compte des millions.

La Parole de Dieu lui-même

Nous ne suivons pas un maître de sagesse, une philosophie, un système moral ou dogmatique. Nous suivons Dieu qui s’est fait homme, homme au milieu des hommes, Dieu au milieu des hommes. Lorsque nous entendons Jésus qui nous parle, c’est Dieu lui-même qui nous parle. Lorsque nous recevons le Corps du Christ, nous recevons Dieu lui-même qui se donne. Notre annonce de l’Évangile serait moins dogmatique et donc moins suspecte d’être un produit parmi d’autres si nous ne l’annoncions pas comme un système parmi d’autres, comme une philosophie parmi d’autres, comme une morale parmi d’autres.



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Il n’est pas ici question d’étaler sa marchandise dans le supermarché du bien-être spirituel tels que les rayonnages de grandes librairies nous le proposent avec des articles « spiritualité » ou « mieux vivre ». Nous annonçons la parole de Dieu lui-même, qui agit dans les cœurs avant même que n’ayons parlé, qui continuera à agir après que nous avons parlé, que nous devance, nous enserre et nous suit.

La radicalité de l’annonce

Alors oui, si nous disons « Je suis chrétien parce que je crois que Jésus est Dieu » et que « Jésus est né, a vécu, est mort et qu’il est ressuscité », certains vont nous regarder en disant : « Ce type est dingue ! » Scandale pour les Juifs, folie pour les païens écrivait saint Paul, il n’y a rien de nouveau sous le soleil mais peut-être aujourd’hui n’osons nous plus dire que Jésus est Dieu. Nous réduisons le christianisme à un système qui a autant d’aura que tous les autres systèmes anciens de notre monde et qui ont vocation à être remplacés par de prétendues nouveautés. Une certaine radicalité de l’annonce — qui ne peut jamais être aliénation de la liberté de l’autre ou menace — est aujourd’hui nécessaire pour faire entendre le message. Dieu le Père nous appelle à écouter son Fils Jésus, à le suivre et à devenir ses disciples car il est doux et humble de cœur. Ce n’est pas un piège, un enfermement ou un endoctrinement, c’est la possibilité pour tous d’avoir la vie et de l’avoir en abondance. « Malheur à moi si je n’annonce pas l’Évangile » (1 Co 9, 16) : cet Évangile est que Dieu s’est fait l’un de nous et nous a annoncé lui-même la bonne nouvelle du salut.

Disons simplement quand on nous questionne que Jésus est Dieu et que sa parole est vérité. On passera peut-être pour des dingues, mais on donnera la vie. La vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même, encore faut-il la dire !



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