Les évêques du Nigeria ont interpellé une nouvelle fois le gouvernement, ce mardi 23 février, sur les risques d’effondrement du pays. Ils ont particulièrement mis en lumière le risque de sécession et de fragmentation du Nigeria.
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“Le Nigeria risque de tomber en morceaux”. Le cri d’alarme lancé par les évêques du Nigeria ce mardi 23 février est clair et sans appel : la menace d’une sécession est de plus en plus forte dans ce pays le plus peuplé d’Afrique de l’Ouest. “De nombreux groupes ethniques sont sur le sentier de la guerre et demandent non seulement davantage d’autonomie mais aussi la renonciation définitive à une nation dans laquelle ils ont perdu toute confiance et tout sentiment d’appartenance”, avertissent-ils. “Les demandes de sécession sur base ethnique ne devraient pas être ignorées ou prises à la légère”.
Un constat d’échec du gouvernement
Alors que les dernières semaines ont été marquées par de nouvelles attaques terroristes et enlèvements, les Nigérians ne semblent plus croire à la possibilité d’une unité nationale. “Nombreux sont ceux qui ont renoncé à la possibilité et même à la désirabilité du Nigeria en tant que pays uni”, détaillent ainsi les évêques. Un découragement qui trouve son origine dans l’échec du gouvernement à assurer ses fonctions régaliennes. Le gouvernement fédéral du président Muhammadu Buhari doit donc se montrer à la hauteur des enjeux non pas en véhiculant des préjugés ethniques et religieux mais en faisant preuve d’équité et d’impartialité. “Ce n’est pas trop demander aux Nigérians d’exiger du président la sincérité tant dans le domaine public que privé. Il n’y a plus d’excuses”, insiste la Conférence des évêques du pays.
Nous sommes particulièrement troublés par l’actuel état d’instabilité du pays.
Parce que les évêques croient en la possibilité d’un Nigeria pacifié et apaisé, ils espèrent un sursaut. “Nous, de la Conférence épiscopale du Nigeria, dont les membres proviennent de tous les coins du Nigeria, sommes particulièrement troublés par l’actuel état d’instabilité du pays”, reconnaissent-ils. “Mais malgré la persistance de la crise, des homicides, du Covid-19, des enlèvements, du banditisme, des vols à main armée, nous réaffirmons notre foi dans la faisabilité et dans la désirabilité de voir le Nigeria devenir une nation prospère sous la protection du Seigneur”.
Depuis le début du conflit, plus de 36.000 personnes ont perdu la vie, dont environ la moitié étaient des civils. Ces derniers continuent de payer le prix ultime d’une crise dont ils ne sont pas responsables et dont ils ne veulent pas et quelque 30 millions de personnes ont été déplacées depuis le début de l’offensive djihadiste, en 2009.
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