Il est parfois plus facile de se tourner vers Marie que vers Jésus. Son image de mère intimide moins que celle du Crucifié. Les saints ne s’y trompent pas : ils savent qu’elle est un des chemins de plus sûr vers Jésus. Ils expriment pour elle leurs paroles souvent les plus affectueuses, les plus poétiques et les plus inspirantes. Comme cette méditation de saint Bernard de Clairvaux.
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Source d’inspiration inépuisable pour les saints, la Vierge Marie, est pour Bernard de Clairvaux (1090-1153) le modèle de l’amour. Bien qu’il ait peu écrit sur elle, il est l’un de ses plus grands chantres. Pour lui, Marie est une médiatrice pour aller au grand Médiateur. “Nous ne saurions en trouver de plus efficace que Marie, médiatrice de toutes grâces”, écrit-il.
Il a cette intuition très tôt. Jeune abbé chargé en 1115 de fonder l’abbaye de Clairvaux en Champagne, il est malade. Avec son enthousiasme natif, il chante les louanges de la Mère de Dieu en commentant librement le récit de l’Annonciation. Dans ces homélies soigneusement écrites, il reconnaît en Marie les qualités de la vie monastique. Mais surtout, elle est pour lui la Mère de Dieu, celle qui est en si grande proximité de Dieu que Dieu est en elle encore plus proche de nous. Saint Bernard n’a aucun doute : à travers Marie, nous sommes conduits à Jésus. Comme il évoque dans cette belle homélie :
“Ô homme, qui que tu sois, qui dans cette marée du monde te sens emporté à la dérive parmi les orages et les tempêtes, ne quitte pas des yeux la lumière de cette étoile. Quand se déchaînent les rafales des tentations, quand tu vas droit sur les récifs de l’adversité, regarde l’étoile, appelle Marie ! Si l’orgueil, l’ambition, la jalousie te roulent dans leurs vagues, regarde l’étoile, crie vers Marie ! Si la colère ou l’avarice, si les sortilèges de la chair secouent la barque de ton âme, regarde vers Marie. Quand, tourmenté par l’énormité de tes fautes, honteux des souillures de ta conscience, terrorisé par la menace du jugement, tu te laisses happer par le gouffre de la tristesse, par l’abîme du désespoir, pense à Marie. Dans les périls, les angoisses, les situations critiques, invoque Marie, crie vers Marie ! Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur, et pour obtenir la faveur de ses prières, ne cesse pas d’imiter sa vie. Si tu la suis, point ne t’égares ; si tu la pries, point ne désespères ; si tu la gardes en ta pensée, point de faux pas. Qu’elle te tienne, plus de chute. Qu’elle te protège, plus de crainte. Sous sa conduite, plus de fatigue. Grâce à sa faveur, tu touches au port. Et voilà comment ta propre expérience te montre combien se justifie la parole : Le nom de la vierge était Marie ! (Lc 1, 27)”.
(Extrait de la deuxième homélie Super Missus est, 17)