Il y a cinq ans, le 12 février 2016, le pape François prenait part à une rencontre historique avec le patriarche de l’Église orthodoxe russe à Cuba. Depuis, l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe ont multiplié les échanges, parvenant au fil du temps à résoudre de nombreux désaccords.
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Au delà des négociations théologiques, c’est par un “dialogue de vie”, – comprendre : des échanges culturels – que le Saint-Siège espère en finir avec la division qui a frappé les Églises catholique et orthodoxe russe il y a plus d’un millénaire. Pour le père Hyacinthe Destivelle, ex-responsable du dialogue avec les orthodoxes russes au Saint-Siège, la séparation repose “pour une grande part sur la psychologie”.
C’est ainsi que depuis cinq ans, un dialogue a été enclenché à la suite de la rencontre historique de Cuba entre le Pape et le patriarche Cyrille. Le dialogue a pris la forme d’échanges culturels entre jeunes prêtres et séminaristes, mais aussi d’œuvres d’art. Quelques mois seulement après la réunion de La Havane, une quarantaine d’œuvres des Musées du Vatican ont ainsi été prêtées à la prestigieuse galerie Tretiakov de Moscou. Cette exposition a été un “succès sans précédent”, avec un site internet de réservation saturé en une demi-heure. En retour, la galerie a envoyé deux ans plus tard 54 chefs d’œuvre au Vatican, exposés dans le bras Charlemagne, attenant à la basilique Saint-Pierre.
Fort de ce succès, les échanges se sont poursuivis avec le transfert de reliques d’un saint particulièrement cher aux orthodoxes, saint Nicolas de Bari. Le pape François a alors demandé de transférer provisoirement, et pour la première fois, la sainte dépouille depuis la cité méditerranéenne du sud de l’Italie vers Moscou et Saint-Pétersbourg entre mai et juillet 2017. L’événement a rencontré un énorme succès, attirant des centaines de milliers de personnes.
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Le patriarche de Moscou a estimé que ce geste de l’Église catholique avait été le “premier signe concret de rapprochement” entre les deux Églises. Rien n’aurait “pu faire autant pour le développement des relations entre le monde catholique et orthodoxe que les reliques de saint Nicolas”, avait-il renchéri.
“Tous les obstacles majeurs” ont déjà été résolus.
Pour le père Jaromir Zadrapa, official du Conseil pontifical pour la promotion de l’Unité des chrétiens en charge du dialogue avec les orthodoxes russes, “tous les obstacles majeurs” ont déjà été résolus. Il s’agit selon lui ni plus ni moins de discuter de la primauté du Pape et de “quelle forme” prendra cette union.
Récemment, le cardinal Kurt Koch, président du même Conseil pontifical, soulignait quant à lui l’importance de la “synodalité“ pour favoriser l’union avec l’Église orthodoxe russe. Ce mode de gouvernance, qui s’appuie sur une consultation régulière des évêques, caractérise en effet les Églises orthodoxes, et spécialement celle de Russie où le patriarche, élu par les synodes des évêques, ne peut prendre aucune décision sans l’aval de son Saint-Synode.
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On comprend mieux l’importance que donne le pape à la synodalité, thème du prochain Synode des évêques en 2022. En réformant le mode de gouvernance de l’Église catholique, le pape François espère convaincre l’Église orthodoxe russe de s’engager dans l’ultime phase de la réunification.