Le grand message de liberté de l’Église est souvent mal compris, caricaturé, mais il rejoint tous les peuples.
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C’est formidable ce florilège de bêtises : chacun y va de sa surenchère… Du voile de la mariée qui serait le signe de la soumission de la femme à son époux, à la première communion qui illustrerait la manière dont l’Église étend son emprise sur de jeunes enfants innocents. On pense à chaque fois avoir atteint le fond, mais on découvre avec stupeur qu’il y en a toujours un qui arrive à descendre un peu plus avant dans l’exploration du vide… Nos députés s’en donnent à cœur joie, tout en évoquant qui son passé d’enfant de chœur, qui ses souvenirs de catéchisme. C’est à cela qu’on reconnaît le succès d’une éducation : dans les traces indélébiles qu’elle imprime jusque dans la caricature. Et nous voilà une nouvelle fois sidéré par toute cette logorrhée dans laquelle nous ne reconnaissons ni la réalité de notre foi ni le visage de l’Église.
Un message de liberté
Un ami me disait un jour qu’il ne comprenait pas pourquoi les catholiques étaient à ce point crispés face au monde : « Enfin, affirmait-il, vous avez apporté aux monde le plus grand message de liberté dont l’homme puisse rêver. Par exemple, le mariage, c’est bien l’Église qui l’a institué comme un acte public, libre où l’homme et la femme sont considérés à égalité de droits… alors de quoi vous plaignez vous ? Vous avez annoncé la libération de l’homme et voilà qu’il vous prend au sérieux sur tous les continents et qu’il s’en est maintenant emparé. Et vous, vous restez là, grincheux, à lui reprocher d’user de cette liberté sans votre consentement… »
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Il y aurait beaucoup à penser : chacun y trouvera sans doute à redire. Il me semble, humblement, que nous ne pouvons en effet que nous réjouir de ce que l’Évangile soit désormais annoncé sur les cinq continents. Il n’y a pas une culture désormais où le nom de Jésus Christ ne soit proclamé et l’Évangile traduit. Que cette Parole, que ce Nom soient ainsi accessibles à tous provoque des effets. Si notre raison a parfois du mal à le constater, notre foi ne peut en douter. On le voit bien, les peuples aspirent à la liberté, comme les hommes bien sûr. L’égale dignité entre les personnes, la liberté de conscience, l’éducation des jeunes, le soin apporté aux plus fragiles, tout cela est bien le fruit dans la vie du monde du message de Salut né à Bethléem.
Une cohérence plus vraie
Il est intéressant aussi de découvrir, alors que la pratique dans nos pays s’effondre, combien ces germes semés portent un fruit âprement défendu par ceux qui en ont hérité sans même le savoir. Ce qui nous déroute, c’est de constater que le champ où pousse ce fruit, justement, n’est plus laissé à la vigilance et à la sagesse de l’Église mais qu’il est confié à des mains parfois maladroites et souvent, à nos yeux, bien inexpérimentées. Le risque pointé par cet ami est bien réel : que l’Église visible ne le soit plus qu’à travers les grommellements et les injonctions d’un petit nombre qui donne au monde l’impression qu’il lui est insupportable de ne plus pouvoir décider de la manière dont la moisson doit être récoltée ni du fruit qu’elle doit porter. Si les baptisés ne manifestent leur parole que comme des grincheux et des prophètes de malheur alors, il y a fort à craindre que nos contemporains nous tournent définitivement le dos et, plus grave, coupent à jamais le lien qui les unit à la racine de toute vie. Il ne s’agit pas pour autant de se taire et de se dissoudre béatement. Mais, peut-être de demander la grâce communautaire et personnelle de pouvoir faire de nos vies des lieux où la Sagesse divine exprime avec justice et miséricorde la Parole du Salut, tout en donnant à nos actes une cohérence plus vraie avec les mots que notre bouche annonce.
La seule chose, c’est d’aimer
J’achevais cette semaine une visite dans une communauté religieuse : après avoir entendu toutes les sœurs, souvent jeunes, témoigner de leurs aspirations et des joies et des peines de leurs vies quotidiennes, je me rendais auprès des plus âgées, à l’infirmerie. L’une des doyennes saisit en une phrase tout son témoignage : « Elles sont bien mes sœurs, vous ne trouvez pas ? » Le regard vrai, elle souriait avec une si grande joie… La seconde conclut ses quelques phrases en me disant tout simplement : « Après plus de soixante-dix ans de vie religieuse, je sais que la seule chose à faire, c’est d’aimer. Chaque jour je dis au Seigneur : “Donne-moi d’aimer davantage…” »
Quelle que soit nos sidérations devant la bêtise de certains, ou nos inquiétudes devant le mal, que nous puissions rechercher la Sagesse afin qu’elle devienne de plus en plus notre unique Conseillère !
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