Chantée pour honorer le corps du Christ lors de l’élévation, l’hymne “Ave verum Corpus” a été magnifiée par les plus grands compositeurs.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Ave verum Corpus natum de Maria Virgine…. — “Salut, vrai Corps né de la Vierge Marie…”. C’est par ces mots que débutent l’hymne célèbre “Ave Verum Corpus”, autrefois chantée lors de l’élévation. Composée à l’époque médiévale, son origine est incertaine. Le plus ancien manuscrit qui la relate est un livre italien en usage chez les Franciscains datant du XIIIe siècle. Qui l’a composée ? Le mystère est entier. Certains avancent qu’il s’agit d’un théologien proche du pape Innocent IV (1243-1254), d’autres que le texte aurait été écrit à l’époque du Concile de Latran (1215), sous le pontificat d’Innocent III, quand le dogme de la transsubstantiation est établi. Quoiqu’il en soit, cette hymne, très courte, restera longtemps chantée exclusivement pendant l’élévation, ses paroles faisant écho au corps du Christ :
Salut, vrai Corps né de la Vierge Marie,
qui as vraiment souffert, immolé sur la croix pour l’homme.
Toi dont le côté percé laissa couler de l’eau et du sang,
sois notre viatique à l’heure de la mort.
Ô doux Jésus ! Ô bon Jésus ! Ô Jésus, Fils de Marie
Bien qu’elle soit réservée à la messe, les fidèles étaient invités à exprimer leur dévotion au Corps du Christ en récitant personnellement cette prière. Plus tard, elle est utilisée lors de processions du Saint Sacrement ou durant la Fête-Dieu — appelée aussi Solennité du Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ — célébrée soixante jours après Pâques.
Parmi les compositeurs qui ont mis en musique cette célèbre hymne, on citera William Byrd (1539-1623), musicien anglais de la Renaissance. Auteur de plus de 500 œuvres, des motets, des psaumes et des hymnes, ce prolifique compositeur est tombé dans l’oubli alors qu’il a écrit une œuvre de référence sur l’Ave Verum Corpus. Utilisant toutes les subtilités de la polyphonie, il a composé une partition majestueuse et pleine de foi. Une œuvre si remarquable par sa technique, qui révèle si magistralement l’essence du texte, qu’elle a fait l’objet d’une analyse détaillée de la part du musicologue Nick Redfern.
Lire aussi :
Cette hymne très populaire est l’une des plus anciennes de l’histoire de l’Église
Le Gesualdo Six, un chœur d’hommes originaire d’Angleterre, a parfaitement capturé l’esprit de cette prière composée par Byrd. Aidée par la merveilleuse acoustique de de la cathédrale d’Ely dans le Cambridgeshire, la musique devient transcendante. Plus tard, c’est Mozart qui composera un merveilleux petit motet à partir de cette hymne pour la fête du Corps du Christ en 1791.
https://www.youtube.com/watch?v=HXjn6srhAlY
Lire aussi :
Musiques sacrées : le chant grégorien