Le conseil scolaire de l’immense métropole californienne a donné son feu vert pour débaptiser près d’un tiers des écoles de la ville, dans le prolongement du mouvement Black Lives Matter (BLM). En 2020, des centaines de statues avaient été déboulonnées ou vandalisées dans tout le pays.
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Exit George Washington, le premier président des États-Unis, Abraham Lincoln, qui a pourtant aboli l’esclavage, ou encore Junipero Serra, un prêtre missionnaire espagnol. En 2018, le conseil scolaire de San Francisco avait créé une commission pour identifier les écoles dont les noms pourraient être jugés problématiques. Près de trois ans plus tard, ce panel de douze personnes, parmi lesquelles des parents, des élèves ou des éducateurs, vient d’approuver une liste de 44 établissements qui vont devoir changer de nom.
Sur cette liste, figurent “des personnalités historiques engagées dans l’assujettissement et l’asservissement des êtres humains ; ou qui ont opprimé les femmes, inhibant le progrès sociétal ; ou dont les actions ont conduit au génocide ; ou qui ont autrement considérablement attenté au droit de chacun d’entre nous à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur”, détaille le texte de la résolution votée par le conseil scolaire.
Une décision qui ne fait pas l’unanimité
Les trois pères fondateurs des États-Unis, George Washington, Thomas Jefferson et James Monroe, par ailleurs propriétaires d’esclaves, vont donc voir leurs noms remplacés, ainsi que le président ayant pourtant aboli l’esclavage en 1865, Abraham Lincoln. Même sort pour le missionnaire espagnol Junipero Serra, prêtre franciscain qui a fondé neuf des 21 missions d’évangélisation en Californie, au XVIIIè siècle. Il avait été canonisé par le pape François en 2015, mais les antiracistes avancent qu’il a soutenu l’oppression des Amérindiens.
Au mois de juin dernier, un vaste mouvement de protestation avait éclaté outre-Atlantique après la mort de l’Américain noir George Floyd, asphyxié par un policier blanc fin mai. Les manifestants avaient déboulonné ou vandalisé des centaines de statues.
Malgré sa forte portée symbolique et médiatique, la récente décision du conseil scolaire de San Francisco est loin de faire l’unanimité. De nombreux habitants se plaignent qu’aucun historien n’ait été impliqué dans cette décision. La maire de la ville, London Breed, a publié un communiqué, estimant que l’urgence actuelle n’est pas de renommer les écoles, mais d’assurer leur réouverture le plus rapidement possible. Les personnels et familles des élèves des 44 établissements concernés ont jusqu’à mi-avril pour proposer un nouveau nom. Il sera ensuite examiné par la commission, puis soumis au vote du conseil scolaire.
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