Mariés civilement depuis 38 ans, Marie-Claire et Théodore Mariage, accompagnés par la Société de Saint-Vincent-de-Paul, se sont mariés à l’église le 19 décembre 2020. Leur “oui” a rassemblé beaucoup de monde autour d’eux.
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“On sait maintenant qu’on est vraiment marié”. Le 19 décembre 2020, Marie-Claire et Théodore Mariage – si si, c’est bien leur nom – se sont dit “oui” dans l’église Notre-Dame de Lourdes de Vannes (Morbihan). Accompagnés par la Société de Saint-Vincent-de-Paul (SSVP), âgés de 70 et 71 ans, ils ont une fille et deux petits-enfants, l’un de 14 ans, l’autre de sept mois. Et ils étaient déjà mariés civilement depuis… 38 ans. Leur mariage illustre le fait que, malgré la dure période de pandémie, il est possible de se lancer dans des projets d’envergure.
C’est durant le premier confinement, grâce à des visites du père Jean-Baptiste Nadler, leur curé, qu’a émergé chez Marie-Claire et Théodore la question du mariage à l’église. Le père Yves-Marie Couët, prêtre de la paroisse, les y a préparés : “C’est le fruit à long terme d’un accompagnement”, témoigne-t-il. “Ils avaient des questions mais c’était surtout des difficultés matérielles et nous avons vu qu’elles n’étaient pas insurmontables”. Une raison corroborée par Théodore : “C’était plus compliqué pour les finances. À l’époque, nous n’avions pas les moyens de payer pour l’église”, explique-t-il simplement. “Il s’agissait plus de questions d’organisation concrète. Ils avaient besoin d’aide. J’ai fait attention à ce que leur liberté soit pleine et entière”, poursuit le père Yves-Marie Couët.
L’homme d’Église a été frappé par leur détermination sans faille, alors que les obstacles semblaient se multiplier : le deuxième confinement a été décrété, Théodore a été cas contact, le prêtre aussi… “Ils ont vraiment été très courageux”, glisse-t-il, décrivant un couple prêt à changer ses habitudes. “Ils sont francs et directs. Ils n’ont pas repoussé le mariage alors que c’était compliqué. Théodore a fait un certain nombre de démarches administratives seul. Ils ont une fidélité au Seigneur et c’est beau”.
Ils étaient joyeux, détendus, souriants. Ce n’était pas un mariage de régularisation. C’était beaucoup plus que cela : c’était une vraie fête.
Marie-Claire et Théodore ont partagé des joies, des bonheurs et des épreuves. En 1989, Marie-Claire a fait un AVC, suivi d’une longue rééducation. “Elle ne causait plus, elle ne marchait plus, je l’ai soutenue”, note son mari. “J’ai été témoin de leur délicatesse mutuelle. J’ai vu comment Théodore s’occupait de Marie-Claire”, confirme le père Yves-Marie Couët. Leur “oui” “n’est pas un vain mot”, appuie Catherine Lamoury, une bénévole de la société qui a été la cheville ouvrière de toute la préparation matérielle. “Il y a eu un grand élan de solidarité autour d’eux, que ce soit des professionnels ou des bénévoles de la paroisse”, dit-elle. Le couple est soutenu quotidiennement par des services d’aide à la personne qui passent chez lui. C’est Silvia, aide à domicile, qui a aidé Marie-Claire à choisir sa tenue. “Les aides à domicile ont eu envie de la rendre belle pour ce jour-là. Elles se sont donné le mot”, s’enthousiasme Catherine Lamoury. Le jour J, l’une l’a coiffée, l’autre l’a maquillée, tandis qu’une troisième lui avait soigneusement repassé sa tenue. “Elle était magnifique !”, lance la bénévole.
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La messe a rassemblé une cinquantaine de personnes, mêlant amis, famille, proches de la SSVP. Théodore a traversé l’allée au bras de sa sœur tandis que Marie-Claire, vêtue d’un chemisier blanc nacré, s’est avancée dans son fauteuil poussée par un membre de la SSVP, un bouquet de fleurs à la main. “Cela peut être un signe d’espérance pour d’autres. Ils ont mis en premier leur relation à Dieu et leur amour mutuel, ils ont accueilli ce don du mariage que Dieu leur a fait”, soutient le prêtre, qui décrit une belle liturgie et des mariés “rayonnants”. “Ils ont vraiment pris les choses à cœur, ils ont voulu quelque chose de beau. Ils étaient remarquablement dignes. En même temps, ils étaient joyeux, détendus et souriants. Ce n’était pas un mariage de régularisation. C’était beaucoup plus que cela : c’était une vraie fête”, confie le père Yves-Marie Couët.
Marie-Claire et Théodore ont acheté des alliances neuves pour l’occasion, qu’ils arborent avec fierté. “Maintenant, c’est vraiment mon mari”, proclame la nouvelle épouse. “Le “oui” de Marie-Claire” a retenti dans l’église”, se souvient Catherine Lamoury. “Tout le monde en a été frappé. Ce n’était pas un petit “oui” tout doux, c’était un “oui” fort”, précise-t-elle. Après la messe, un repas festif a rassemblé huit convives triés sur le volet. Une fête avec davantage d’amis sera organisée quand les conditions sanitaires le permettront. “Toute personne est aimée de Dieu”, conclut le père Yves-Marie Couët. Et Marie-Claire et Théodore en ont témoigné devant tous.
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