A l’aube d’un troisième confinement dont les Français ne connaissent pas encore les contours, l’étude SAPRIS analysée et relayée par l’Ined révèle l’impact du premier confinement sur les enfants de 8-9 ans.
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Parenthèse que les Français espéraient de courte durée, le confinement du printemps 2020 a brutalement changé les conditions de vie et de travail pendant deux mois. L’enquête nationale Sapris, réalisée en avril-mai 2020 et basée sur près de 5.000 questionnaires, permet de décrire le vécu quotidien d’enfants de 8-9 ans durant cette période. Coupés de l’école, des interactions sociales et de leurs activités habituelles, les enfants se sont plutôt bien adaptés au premier confinement. « Le cadre protecteur de la famille a amorti le choc de la crise sanitaire et économique », constatent les auteurs de l’étude. Cependant, une partie d’entre eux l’a vécu plus difficilement – généralement des enfants qui, en temps normal, ont des comportements et des difficultés spécifiques que le confinement a accentués.
Des difficultés pour mettre en œuvre l’école à la maison
Loin de s’apparenter à une journée de classe normale, les deux tiers des enfants ont travaillé moins de trois heures par jour. Seuls 13 % d’entre eux ont été aidés plus de trois heures par jour. Un manque de disponibilité de la part des parents, mais aussi de compétences : un parent sur cinq déclare avoir éprouvé des difficultés pour aider son enfant. « C’est dans les milieux modestes que le temps consacré au travail scolaire par l’enfant et par la personne qui l’aide a été le plus important, signe du volontarisme des parents concernés et sans doute aussi de leurs difficultés pour mettre en œuvre l’école à la maison », précise l’Ined.
Une augmentation du temps passé devant les écrans
Sans surprise, le temps passé devant les écrans a augmenté. En dehors du travail scolaire, les enfants de 8-9 ans ont consacré en moyenne 2h45 par jour aux écrans sous toutes leurs formes (télévision, jeux vidéo, réseaux sociaux). Les plus gros consommateurs sont ceux habitant dans un appartement, les garçons, les enfants uniques ainsi que les enfants vivant dans des foyers modestes.
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Davantage de participation aux tâches ménagères
Si les enfants ont moins travaillé, ils se sont plus investis dans les tâches ménagères qu’en temps normal. 44 % des parents soulignent une augmentation de la participation de leur enfant aux tâches domestiques pendant le confinement, des filles plus souvent que des garçons. C’est dans les foyers aisés que l’augmentation de la participation des enfants est la plus forte.
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Ambiance familiale : un bilan mitigé
Si un quart des familles témoigne d’une amélioration des relations familiales pendant le confinement, 16% des sondés les ont trouvées au contraire plus tendues que d’habitude. Des évolutions liées aux conditions sociales et matérielles : elles se sont majoritairement améliorées lorsque les parents étaient en télétravail, quelle que soit la catégorie sociale. Elles se sont en revanche dégradées quand les parents ne travaillaient pas. Les conditions d’habitat ont aussi joué un rôle déterminant, notamment lorsque le logement ne disposait pas d’espace extérieur.
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Apparition de troubles du sommeil
Alors que près de 40% des enfants ont vu leur durée de sommeil augmenter en raison d’un lever plus tardif, elle a cependant diminué pour 14% d’entre eux. Le confinement a eu un impact négatif sur le sommeil pour 22% des enfants (réveils nocturnes, difficultés d’endormissement) : la moitié connaissaient déjà des problèmes de sommeil auparavant et les a vus s’aggraver, l’autre moitié les a vus apparaître. Quelques enfants (13%) ont connu des difficultés socio-émotionnelles comme l’isolement, l’anxiété, la difficulté à se concentrer ou l’impulsivité, surreprésentées chez les garçons, chez ceux vivant avec un seul parent ou en appartement, et dans les ménages aux revenus les plus modestes.
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