Théâtre de violents affrontements depuis début novembre, la région du Tigré se trouve aujourd’hui dans une « situation humanitaire alarmante », selon l’Église catholique éthiopienne dont une délégation s’est rendue sur place du 12 au 14 janvier.Inquiétudes. Située dans le nord de l’Éthiopie, la région du Tigré est le théâtre de violents affrontements depuis le début du mois de novembre opposant l’armée fédérale éthiopienne et les troupes du Front de libération du Tigré (Tplf). En janvier, les organisations humanitaires – interdites d’accès depuis le début du conflit – ont estimé que 4,5 millions des 6 millions d’habitants du Tigré avaient besoin d’aides alimentaires de toute urgence.
Un constat que partage pleinement l’Église catholique d’Éthiopie dont une délégation s’est rendue sur place du 12 au 14 janvier. “La population, y compris les réfugiés érythréens a achevé les stocks de denrées alimentaires, de médicaments de première nécessité, d’eau etc”, alerte la délégation dans un rapport. “Elle ne dispose pas non plus de l’accès à des services essentiels tels que l’électricité, les banques…”. Le nombre de personnes ayant besoin de nourriture, d’eau et de médicaments “est actuellement multiplié par trois par rapport à la planification initiale du projet d’assistance”, affirment encore les membres de la délégation. L’absence d’enseignants, d’administrations et de soutien logistique se fait également cruellement ressentir.
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Si le blocage des liaisons téléphoniques et internet et l’impossibilité pour les médias de se rendre sur place rendent la situation très compliquée, plusieurs rapports non officiels font état de massacres, de tortures, de viols, d’enlèvements et de destruction de manuscrits et d’objets séculaires suscitent une vive inquiétude au sein de l’Église ainsi que dans de nombreuses organisations humanitaires. “Je suis avec inquiétude les nouvelles qui arrivent d’Éthiopie”, avait assuré le pape François en novembre 2020 lors de l’Angélus. “Si je demande à chacun de rejeter la tentation de l’affrontement armé, j’invite tout le monde à la prière et au respect fraternel, au dialogue et à la résolution pacifique des différends”.