Faustine Redier et Bérénice Tournyol du Clos s’apprêtent à partir à pied jusqu’à Jérusalem ce dimanche 24 janvier. Un pèlerinage qu’elles ont prévu de faire en mendicité complète. Au téléphone, leurs voix enthousiastes laissent entrevoir le feu de la jeunesse et la beauté du voyage. Faustine Redier et Bérénice Tournyol du Clos s’apprêtent à se mettre en route pour Jérusalem. Et pas simplement en se trémoussant sur la “Jerusalema” de Master KG. Au programme pour ces deux jeunes femmes de 22 ans : 4.000 kilomètres, six mois de marche, le tout 100% en mendicité. Et tout cela elles le font… pour Dieu, comme en témoigne le nom de leur projet “À deux pour Dieu”.
Toutes deux étudiantes à Paris en école de commerce, elles ont décidé de prendre un temps de césure afin de pouvoir mener leur projet à bien. “Nous avions envie de faire quelque chose qui changeait de la voie toute tracée”, explique Bérénice. “Pour réussir à marcher aussi longtemps, il fallait qu’il y ait un sens derrière notre marche”, poursuit-elle. “Nous ressentons la radicalité de l’amour de Dieu et nous voulons l’aimer radicalement à notre tour”, ajoute Faustine. Le départ est prévu de Troyes (Aube), avec une arrivée à Jérusalem mi-juillet.
Le choix de la destination n’est bien entendu pas fortuit. “Jérusalem, c’est quand même important. Il y a a l’idée de marcher vers les lieux de vie du Christ, qui sont le centre de notre foi, sur les chemins qu’il a peut-être foulés. Pour moi, le voyage est aussi important que la destination. La transformation intérieure va se faire en chemin”, analyse Bérénice. “C’est quelque chose qui nous habite. Jérusalem, c’est l’idée du peuple de Dieu, de la foi, de la cité de Dieu”, appuie Faustine.
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Elles traverseront l’Italie, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, la Bulgarie, la Grèce puis Chypre avant de rallier Israël. “Je suis tellement déterminée à partir ! Pour moi, c’est sûr que le Seigneur veut que l’on parte maintenant”, reprend Bérénice. “On se dit que si on ne le fait pas maintenant, on ne le fera jamais”, renchérit sa future compagne de route. Pour le moment, les frontières d’Israël sont fermées. Mais la situation peut bouger d’ici quelques mois et les deux jeunes filles ont confiance et se disent “qu’on verra bien”.
Car leur objectif n’est pas de faire un simple voyage mais un pèlerinage où elles feront l’expérience de la confiance dans les moindres détails de la vie quotidienne. Les deux pèlerines poursuivent un objectif “zéro euro. “Ce pèlerinage, encore plus avec le Covid, est placé sous le signe de la Providence. Notre itinéraire est prévu dans les grandes mailles. Il y a une sorte de paix intérieure qui est venue. Nous avons confiance”, soutient Faustine. Concrètement, elles emportent avec elles une bâche et des tendeurs et ont prévu de demander le gîte et le couvert aux personnes dont elles croiseront la route. Et grâce à une balise GPS qu’elles ont au départ consenti à emporter pour rassurer leurs proches, ceux qui le souhaitent pourront les retrouver plus facilement pour se joindre à leur marche.
Nous nous mettons en route avec de la joie dans le cœur alors que nous quittons nos familles et nos amis que nous aimons tendrement.
“Un point central de notre marche, ce sera nous deux”, avance Bérénice. “La première personne que le Seigneur nous confie, c’est Faustine pour moi et moi pour Faustine. Après, il y aura aussi la rencontre avec les autres, la beauté de ce que l’on peut voir”. Quant à Faustine, elle a été marquée par la lecture de Laudato Si’. Pour elle, ce chemin qu’elles entreprennent est l’occasion de le mettre en pratique de façon incarnée : “Ce pèlerinage, c’est la convergence de notre vie de foi. C’est une ode à la prière par le corps, par la traversée de la création divine. Nous voulons offrir à Dieu de notre temps”.
Elles ont bien conscience que des difficultés les attendent : “Les combats ne finissent pas quand on se met en marche”, souligne Faustine. Mais elles ont confiance. “Plus on se rapproche, plus on est sereine”, note-t-elle. “Nous nous mettons en route avec de la joie dans le cœur alors que nous quittons nos familles et nos amis que nous aimons tendrement”. De nombreuses personnes, connues de leurs services ou non, leur ont apporté un soutien financier, des astuces d’équipement, des encouragements pour leur projet. Elles ont même été conseillées par le général Gomart, ancien chef des forces spéciales françaises. “Vraiment, on embarque beaucoup de gens dans ce projet”, s’enthousiasment les pèlerines. “On ne part pas seules du tout !”.
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