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“Adsum” ou comment être présent dans sa prière

Mains ouvertes
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Pierre Vivarès - publié le 22/01/21 - mis à jour le 02/08/23
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La distraction dans la prière n’est pas une faute, elle est même inévitable. Mais la présence dans la prière se prépare : prier, c’est offrir son attention au Seigneur.

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Bien souvent des chrétiens nous font part de leur ennui, leur distraction ou leur difficulté à prier et nous le ressentons nous-mêmes comme pasteurs. Que ce soit pour une prière du matin ou du soir, un temps de prière personnelle ou d’oraison, les distractions nous assaillent. Il suffit de se mettre en prière pour que la liste des courses à faire, les mails auxquels il faut répondre, la réunion du lendemain ou l’état de santé d’un proche accaparent notre esprit et nous donnent l’impression que nous ne sommes pas présents au temps de prière que nous nous étions fixés. Il s’en suit une forme de culpabilité, de doute, parfois de désespoir qui peut nous conduire à purement et simplement abandonner la prière pour laquelle nous ne serions soi-disant pas fait.

Un premier point est de dire que nous n’avons pas à juger notre prière : seul le Seigneur connaît le fond de notre cœur, plus que nous-mêmes, et si nous avons voulu généreusement donner un temps, c’est là l’essentiel. Nous sommes les enfants du Père et nos prières sont souvent des dessins d’enfants : pas très réussis, mais qui réjouissent le cœur de ceux à qui ils sont offerts.

Nous sommes les enfants du Père et nos prières sont souvent des dessins d’enfants : pas très réussis, mais qui réjouissent le cœur de ceux à qui ils sont offerts.

Ensuite l’offrande de la prière est la présence de notre corps pendant un temps donné pour le Seigneur. Si nos yeux sont en train de chercher des informations, si nos oreilles sont distraites, si notre goût est convoqué, si notre odorat est troublé notre prière sera distraite elle aussi. Le silence et l’apaisement de nos sens permettra au sens spirituel de se mettre en éveil. (Il arrive aussi que notre corps soit souffrant et la seule offrande de cette souffrance sera parfois l’essentiel de notre prière.)

La prière du pauvre

Ces deux offrandes de notre corps et de notre temps sont l’essentiel : nous rendre présents, comme une souche d’arbre, devant Dieu. C’est une prière de pauvre : nous n’offrons pas nos grandes pensées, nos paroles pleines de finesse. Nous sommes offerts comme un nourrisson dans les bras de sa mère. Le psaume 130 peut être une belle entrée dans la prière voire une méditation pendant tout le temps de la prière : 

« Seigneur, je n'ai pas le cœur fier ni le regard ambitieux ;
je ne poursuis ni grands desseins, ni merveilles qui me dépassent.
Non, mais je tiens mon âme égale et silencieuse ;
mon âme est en moi comme un enfant, comme un petit enfant contre sa mère.
Attends le Seigneur, Israël, maintenant et à jamais » (Ps 130).

Si nous nous sommes rendus présents, après avoir calmé notre corps extérieur, l’attitude intérieure va ensuite permettre notre prière. Je vous avoue être parfois un peu agacé quand je passe du temps avec une personne qui a le nez sur son téléphone portable. Il est ailleurs : cela ne donne guère envie d’engager une conversation ou de dire des choses importantes, parce qu’il n’est pas là, il n’est pas attentif, il n’est pas « tourné vers ». Être présent en latin se dit adsum. Pas simplement « être » mais « être vers », être tourné vers l’autre.

Lorsque l’on rencontre quelqu’un pour un échange, un temps de travail ou amical, il y a une première décision spirituelle à prendre qui consiste à être tourné vers la personne, se rendre présent à elle. Cela oblige à laisser de côté son téléphone, calmer le flot incessant de ses pensées, ses soucis, ce qui occupe notre cœur ou notre esprit, pour nous rendre attentifs à ce que dit l’autre, à son attitude, à sa gestuelle, à ses silences ou à ses questions. Nous faisons cela si nous sommes plus occupés de l’autre que de nous-mêmes, sinon nous passerons notre temps à parler de nous en priant l’autre d’être le déversoir de notre être. Or la prière est un accueil du Seigneur et non un miroir narcissique. 

Rencontrer pour accueillir

La qualité de notre présence aux autres sera identiquement la qualité de notre présence à Dieu : elles se nourrissent mutuellement de même que l’amour de Dieu nourrit l’amour de nos frères. Nous savons bien que lorsque nous sommes avec quelqu’un, notre pensée continue à saisir des réalités autres que celles qui occupent notre conversation. C’est normal et cela nourrit aussi la rencontre. Ne nous inquiétons pas des distractions et des pensées qui peuvent arriver. Mais si tout au long de la journée nous avons pris le temps d’être réellement dans l’accueil des personnes que nous rencontrons, notre rencontre avec le Seigneur obéira aux mêmes principes : nous serons tournés vers lui, nous pourrons l’accueillir et il se révèlera à nous. 

Dix magnifiques prières des grands saints à réciter au réveil :

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