Surmortalité, chute de l’espérance de vie, baisse du nombre de mariages… l’épidémie de Covid-19 a eu une incidence sur le bilan démographique 2020 de la France.
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Si l’augmentation du nombre de décès en raison de l’épidémie de Covid-19 pouvait s’anticiper, ce sont en réalité plusieurs indicateurs démographiques qui ont été malmenés en 2020 selon les chiffres dévoilés par l’Insee ce 19 janvier. Non seulement l’augmentation du nombre de décès est estimée « sans commune mesure » par les auteurs de l’étude, mais les mariages et l’espérance de vie connaissent une chute sans précédent.
Forte hausse du nombre de décès
En 2020, 658.000 personnes sont décédées en France. C’est 45.000 de plus qu’en 2019. Une augmentation particulièrement visible chez les personnes de 65 ans et plus. Certes, l’arrivée des baby-boomers à des âges de forte mortalité explique en partie cette hausse, mais l’augmentation en 2020 est « sans commune mesure » : « L’épidémie de Covid-19 a eu un impact fort sur la mortalité lors de la première vague, entre mars et mai, puis lors de la deuxième vague, à partir d’octobre », relève l’Insee.
Baisse du solde naturel
Par conséquent, et étant donné que le recul des naissances se poursuit, le solde naturel (différence entre les nombres de naissances et de décès) est au plus bas. En baisse depuis 2016, il enregistre à nouveau un déclin pour s’établir à +82.000. La moitié de la croissance de la population en 2020 est ainsi due au solde naturel, l’autre moitié au solde migratoire, estimé à +87.000 personnes. Au 1ᵉʳ janvier 2021, la France compte 67,4 millions d’habitants, soit une augmentation de 0,3 %.
Chute de l’espérance de vie
Mécaniquement, la hausse du nombre de décès liés au Covid-19 raccourcit l’espérance de vie aussi bien chez les hommes que chez les femmes. La pandémie a fait perdre à la gent masculine six mois d’espérance de vie, qui n’est plus que de 79,2 ans, et un peu moins de cinq mois à la gent féminine, qui passe à 85,2 ans.
Recul historique du nombre de mariages
Confinement oblige, les célébrations de mariage ont nettement reculé en 2020 : seulement 148.000 mariages ont été contractés, soit un recul de 34% par rapport à l’année précédente. Interdits durant le confinement du printemps, de nombreux mariages ont été annulés ou reportés. « Il n’y a eu presque aucun mariage en avril-mai, et nettement moins que les années précédentes en juin-juillet », note l’institut. Quant à l’âge moyen des mariés, il augmente régulièrement depuis 20 ans. En 2020, les femmes se marient en moyenne à 36,4 ans et les hommes à 38,9 ans.
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Six années de baisse des naissances
Sans être liée à la pandémie, une baisse du nombre de naissances a encore été enregistrée l’année dernière dans l’Hexagone. En 2020, 740.000 bébés sont nés en France, soit 13.000 naissances de moins qu’en 2019 et 79.000 de moins qu’en 2014. Si la France demeure encore le bon élève de l’Union Européenne, « le nombre de naissances diminue chaque année depuis six ans », note l’Insee. L’indicateur conjoncturel de fécondité est également à la baisse avec 1,84 enfant par femme en 2020 contre 1,86 en 2019. Il oscillait autour de 2 enfants par femme entre 2006 et 2014. Les femmes ont leur premier enfant de plus en plus tard : l’âge moyen à la maternité atteint 30,8 ans en 2020, contre 29,3 ans 20 ans plus tôt.
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