La chapelle Notre-Dame-du-Haut, œuvre majeure de Le Corbusier qui a influencé l’architecture sacrée du XXe siècle, doit faire l’objet d’un grand chantier de restauration ces trois prochaines années.
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Surplombant la ville de Ronchamp dans les Vosges, la colline Notre-Dame-du-Haut est un haut lieu de pèlerinage marial depuis le XIe siècle. À son sommet, une chapelle connue du monde entier. Que l’on soit sensible ou non à sa forme, celle-ci ne laisse pas indifférent, tout comme son concepteur. Car parmi les trois architectes qui ont œuvré à la construction de la chapelle il y a Le Corbusier.
Figure éminente de l’architecture d’après-guerre, connu pour son “unité d’habitation”, Le Corbusier n’est pas spécialement attiré par l’architecture sacrée et revendique d’ailleurs sans complexe son athéisme. Les débuts seront ainsi un peu houleux entre la Commission d’art sacré de Besançon et lui en raison de son intérêt peu marqué pour la foi. Mais à 63 ans, conquis par la beauté des lieux, Le Corbusier accepte de se lancer dans l’aventure : “Je n’avais rien fait de religieux, mais quand je me suis trouvé devant ces quatre horizons, je n’ai pu hésiter”.
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Bénie en juin 1955, la chapelle de béton étonne autant qu’elle impressionne. Ronde et massive avec des lignes brutes, elle est bien loin des formes symétriques qu’offrent les églises en croix latine. Ici, chaque pan extérieur de l’église propose une vision différente. Les critiques vont évidemment bon train et les détracteurs n’hésitent pas à la qualifier de bunker. À partir de ce moment-là, la chapelle connaît une célébrité mondiale.
Si le fidèle de l’époque s’est senti déstabilisé par ces nouvelles formes, il en demeure pas moins que Le Corbusier a pensé le lieu comme un hymne à la Vierge et s’est attaché à respecter la liturgie. Il en témoignera lui-même : “En bâtissant cette chapelle, j’ai voulu construire un lieu de silence, de paix, de joie intérieure”. À l’intérieur, l’architecte a porté une attention particulière au traitement de la lumière. Son fameux mur, percé de multiples ouvertures colorées, est sans aucun doute le point culminant de sa démarche. Sur les vitraux, des inscriptions mariales rappellent le lien privilégié qui relie la Vierge avec la colline de Ronchamp. Enfin, tout entraîne le fidèle vers le choeur, là où se célèbre l’Eucharistie. Le toit qui se propulse dans sa direction exprime la résurrection.
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Symbole du renouveau de l’Art sacré moderne, la chapelle, qui inspire encore les architectes du monde entier, va ainsi bénéficier de 2,5 millions d’euros pour retrouver tout son éclat. L’État apportera 50% de cette enveloppe, la région Bourgogne-Franche-Comté 20% et le département de la Haute-Saône 20%. Pour financer les 10% restants, l’association Œuvre Notre-Dame-du-Haut a lancé une souscription avec la Fondation du patrimoine et bénéficie du mécénat de plusieurs entreprises.