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On pourrait s’interroger, année après année, sur la pertinence d’un tel événement. Initiée au début des années 1990 pour dénoncer une législation sur l’Interruption volontaire de grossesse (IVG) toujours plus permissive, la Marche pour la Vie, qui rassemble en temps normal près de 50.000 personnes d'après les organisateurs et qui est maintenue malgré le contexte sanitaire ce dimanche 19 janvier à 15h au Trocadéro (Paris), se trouve cette année doublement d’actualité.
Il y a d’abord ce chiffre accablant. 232.000 IVG ont été pratiquées en France en 2019, souligne la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees). Il s’agit de son plus haut niveau en 30 ans. Un chiffre inquiétant qui ne peut qu’interroger sur la compréhension qu’a la société d’un tel acte. Dans son discours le plus célèbre, prononcé le 26 novembre 1974 à l’Assemblée nationale pour défendre son projet de loi de dépénalisation de l’IVG, Simone Veil avait elle-même rappelé le caractère singulier d’une telle pratique : "Je le dis avec toute ma conviction l’avortement doit rester l’exception, l’ultime recours pour des situations sans issue. […] C’est toujours un drame, cela restera toujours un drame". Avant d’ajouter : "C’est pourquoi si le projet qui vous est présenté tient compte de la situation de faits existants, s’il admet la possibilité d’une interruption de grossesse c’est pour la contrôler et, autant que possible, en dissuader la femme".
Mais il y a aussi cette inquiétante mesure ajoutée in extremis par l’Assemblée nationale au projet de loi bioéthique lors de l’examen du texte en deuxième lecture en juillet 2020. L’amendement n°524 du projet de loi bioéthique, porté par plusieurs députés socialistes, autorise l’interruption médicale de grossesse (IMG), permis en France pendant neuf mois, pour cause de "détresse psychosociale". Cette disposition « fait exploser l’encadrement de l’avortement en ajoutant le critère invérifiable de “détresse psychosociale” pour recourir à l’interruption médicale de grossesse (IMG), jusqu’au terme de la grossesse », avait dénoncé dans la foulée l’association Alliance Vita, membre du collectif « Marchons enfants ! », opposé au projet de loi bioéthique. "La condition des femmes enceintes faisant face à une détresse mérite toute l’attention de la société. Mais l’histoire a montré que, la notion de détresse étant difficile à objectiver, elle était utilisée pour détourner la loi".
Témoigner son désaccord
"Il est indispensable de réduire la peine et le drame que constituent ces avortements de masse, de protéger la femme qui est trop souvent victime d’une pression sociale, médicale, économique", a affirmé au média d’information sur la bioéthique Gènéthique Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la Vie. "Ce que nous rappelons avec force c’est que l’avortement est d’abord une violence faite aux femmes et aux enfants à naître. Nous marchons pour défendre la vie et rappeler que l’engrenage qui conduit à l’avortement n’est pas une fatalité". Alors que le projet de loi bioéthique est examiné en commission par le Sénat dès le19 janvier et sera débattu en séance à partir du 2 février, cette Marche pour la Vie est une occasion à saisir pour toutes celles et ceux qui veulent témoigner de leur désaccord quant à ces mesures et qui estiment qu’une autre voie est possible. Celle de la Vie.