La dépouille d’un abbé du XIIIe siècle, dans un excellent état de conservation, a été retrouvée lors de fouilles archéologiques organisées sous la crypte de l’ancienne abbaye Saint-Médard de Soissons.
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Le corps d’un abbé, très certainement celui d’Albéric de Braine décédé le 3 mai 1206, comme en témoigne la pierre tombale qui le recouvrait, a été découvert dans un état exceptionnel de conservation, le 28 octobre 2020. Il reposait dans la crypte de l’ancienne abbaye en ruines Saint-Médard de Soissons.
Une découverte rarissime
En ouvrant la tombe, les archéologues ont constaté la parfaite conservation de la hampe de la crosse, le grand manteau brodé qui enveloppait le corps et les chaussures de l’abbé. Des vestiges rares qui ont enthousiasmé les équipes sur place, notamment l’archéologue Denis Defente, qui a supervisé le chantier. Le plus surprenant ? Le visage était recouvert par une tôle de plomb taillée exprès, et son corps reposait également une feuille de plomb.
Le corps, qui a été transporté au laboratoire ARC-Nuccléart de Grenoble (atelier de recherche et de conservation au Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives) va être sujet à de nombreuses analyses. Pour le moment, le corps a été irradié pour stopper la dégradation des éléments organiques.
Cette découverte rarissime est une chance pour les historiens. Elle va permettre d’en savoir plus sur les rites funéraires de cette époque mais aussi enrichir les connaissances de l’abbaye fondée au VIe siècle par le roi Clotaire Ier, fils ainé de Clovis, qui a connu un grand rayonnement au début du Moyen Âge. Le premier évêque de Noyon, Médard, y fut inhumé aux environs de l’an 560 à la demande du roi. C’est notamment à Soissons que Pépin le Bref est couronné en 751 et oint par les évêques, au premier rang desquels figurait l’évêque de Soissons, l’abbé de Saint-Médard. Une étude de l’histoire d’Albéric de Braine et de sa famille, très présente dans le Soissonnais aux XIIe et XIIIe siècles, va être engagée aux Archives nationales de France. Une datation au carbone 14 permettra également de savoir si le corps appartient bien à l’abbé en question.
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