Le célèbre comédien Claude Brasseur est décédé à l’âge de 84 ans ce 22 décembre. Une longue carrière dans le cinéma populaire, une belle traversée sur les planches, ainsi que deux César derrière lui, personne ne sait pourtant qu’il a tenu un rôle inspiré du père Guy Gilbert, le curé des loubards…
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De la caméra de Jean-Luc Godard à celle de Bertrand Blier, Claude Brasseur est passé entre les mains d’un grand nombre de réalisateurs et a joué dans près de quatre-vingt films. Son oeil noir plaît et son physique rassure, même s’il peut tout autant inquiéter. L’un de ses rôles fameux est celui où il campe Joseph Fouché, invité à dîner par Talleyrand dans Le Souper (1992) d’Edouard Molinaro. Nous sommes en 1815 et la France vient de perdre Napoléon battu à Waterloo. Les joutes verbales fusent face à Claude Rich. Et leur amitié se noue là pour ne jamais cesser. Le croyant et le sceptique qu’était Claude Brasseur tiennent ici deux rôles qui feront date dans le cinéma français.
Quatre ans plus tard, l’acteur accepte un rôle plutôt inattendu pour la télévision dans la courte série Le Juste, imaginée par Tito Topin (Navarro). C’est celui du père Simon, directement inspiré du ministère singulier du célèbre père Guy Gilbert auprès des jeunes. L’action se passe dans les quartiers chauds de Marseille, sur fond de polar plutôt que de bons sentiments. Il s’agit de la seule fois où Claude Brasseur endosse sérieusement le rôle d’un prêtre, sans doute parce qu’il a su être touché par le message du curé des loubards. C’est donc veste en cuir sur le dos et large croix au poitrail qu’il se déplace à moto pour aller rencontrer ceux qu’il appelle “ses mômes”. Au moment de bénir le repas, il leur parle à sa manière, qui rappelle effectivement la pédagogie du père Guy Gilbert : “Dieu, vous l’appelez comme vous voulez : Yahvé ou Allah… Vous l’appelez comme vous voulez, mais remerciez-Le !”.