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Depuis plus de 2.000 ans que Noël est célébré, chaque région, chaque pays, a instauré des coutumes qui illustrent la ferveur des chrétiens et leur conscience de l’immense miracle qui s’est produit, un soir d’hiver, à Bethléem. Loin d’être insignifiantes, ces traditions populaires peuvent, au contraire, aider à vivre Noël de manière plus incarnée et fervente.
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La nuit de Noël est la nuit sainte entre toutes. Nuit merveilleuse où véritablement le Ciel et la Terre se rencontrent. Les hommes ont compris le sacré et le mystère qui vibrent, presque palpables, tous les ans pendant cette nuit bénie. La sainteté de cette nuit et l’évocation du divin mystère de l’Incarnation ont permis la formation d’heureuses coutumes et de belles croyances depuis des temps immémoriaux. Ces traditions rappellent l’époque, pas si lointaine, où l’homme ne vivaient pas déconnecté de la nature mais avait, au contraire, pleinement conscience de faire partie d’un tout harmonieux : la création.
La poignée de Noël
Autrefois, quelques instants avant minuit, les paysans se rendaient dans l’étable pour donner au bétail une ration de fourrage supplémentaire, c’était la poignée de Noël. La basse-cour n’était pas en reste et bénéficiait aussi de cette largesse, tout comme les animaux domestiques, chiens et chats. Par cette prodigalité on faisait participer les animaux à la joie de la nuit de Noël ; on unissait toute la création à la promesse de Salut annoncée par la naissance du Fils de Dieu. Il se disait même que, lorsque minuit sonnait, les bêtes devenaient douées de parole, recouvrant pour quelques instants un attribut qui, pensait-on, suggérait leur état de vie au paradis terrestre.
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L'eau sacrée
Une autre coutume portait sur ce qu’on appelait l’eau sacrée : on pensait qu’à minuit, l’eau qui coulait des sources et des fontaines devenait bénie. Elle était vivifiante et apportait protection ainsi que prospérité dans les foyers. C’est pourquoi les paysans avaient à cœur d’en donner à boire à toute la maisonnée, aux hommes comme aux bêtes.
La rose de Jéricho
La tradition de la rose de Jéricho est encore bien vivace aujourd’hui, notamment dans de nombreuses familles alsaciennes. Cette plante, qui n’a rien à voir avec les roses d’Europe occidentale, pousse dans le désert et peut vivre des mois sans eau, presque complètement desséchée, en état de latence. Il suffit de l’hydrater pour qu’elle se réveille et s’ouvre quelques heures plus tard. En Alsace, on la conserve dans une boîte pendant l’année ; avant de partir à la messe de minuit, on la sort, et on la dépose dans un plat rempli d’eau. Au retour, la plante s’est ouverte. Cette apparente renaissance annuelle de la rose de Jéricho symbolise la rédemption offerte à l’humanité par l’Enfant-Jésus, la naissance de la nouvelle alliance entre Dieu et les hommes.
Ces croyances et ces traditions illustrent la piété si fervente de nos aïeux, qui percevaient finement que, toujours, la vie spirituelle s’entremêle intimement à la vie quotidienne. Parfois considérées comme trop prosaïques et charnelles, ces coutumes ont pourtant toute leur place pendant la nuit de Noël, nuit de la naissance du Verbe Incarné. Elles rappellent à tous que la vie spirituelle ne doit pas être désincarnée, sous peine d’asphyxie de la foi. Ces charmantes traditions sont à faire revivre, pour retrouver simplicité et ferveur au pied de la crèche.
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