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Après avoir été privés de célébrations publiques pour la fête de Pâques, les fidèles catholiques de plusieurs pays vont de nouveau être contraints de passer Noël devant la télévision.
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Les Français, pas si mal lotis que ça ? C’est ce que certains peuvent penser, à quelques heures de la nuit de Noël. Depuis les annonces de Jean Castex le 10 décembre dernier, en France, les catholiques ont l’assurance que les messes publiques seront maintenues pour la fête de la Nativité. Ce soir-là, le couvre-feu sera exceptionnellement levé. Si la situation est inédite et que le protocole sanitaire reste rigoureux, elle pourrait faire des envieux dans certains pays. Suivie d’ordinaire par une foule de fidèles, la messe de Noël de Bethléem, en Cisjordanie, sera célébrée sans public cette année. En Italie, le pape François lui-même a avancé sa messe à 19h30 au lieu de 21h30, pour permettre aux fidèles de respecter le couvre-feu en vigueur, fixé à 22h.
En Uruguay et en Malaisie, pas de messes de Noël
La situation est bien plus compliquée encore en Uruguay, où la nouvelle est tombée le 21 décembre : pas de messes publiques jusqu’au 10 janvier, Noël compris. À 16.000 kilomètres de là, en Malaisie, où le nombre de contaminations est en forte expansion, l’archevêque de Kuala Lumpur a annoncé le 17 décembre que toutes les célébrations publiques étaient suspendues dans le diocèse, jusqu’à l’Épiphanie. “La hausse sporadique des cas et l’émergence de nouveaux clusters ces dernières semaines augmentent les risques de transmission lors de grands rassemblements à huis clos, tels qu’une messe publique”, a déclaré Mgr Julian Leow Beng Kim, pour justifier cette décision. Dans le reste du pays, les fidèles ne savent toujours pas s’ils pourront aller à la messe de Noël.
J’aurai une autre discussion avec les églises dans les prochains jours.
Cette situation d’incertitude n’est pas propre à la Malaisie. En Allemagne, où tous les commerces “non essentiels” et des écoles sont de nouveau fermés jusqu’au 10 janvier minimum, certains Länder ont longuement hésité à interdire les célébrations publiques pour Noël. Dans l’État de Rhénanie du Nord-Westphalie, le vice-Premier ministre Joachim Stamp a ouvertement appelé à fermer tous les édifices religieux les 24 et 25 décembre. “Compte tenu de la situation actuelle, j’aurai une autre discussion avec les églises dans les prochains jours”, lui a répondu le 19 décembre le Premier ministre rhénan-westphalien, Armin Laschet, dans le Tagesspiegel. Malgré ces déclarations, le président de la conférence épiscopale, Mgr Georg Bätzing, a réitéré sa volonté que les églises restent ouvertes au culte, tout en portant “une attention particulière quant au respect des exigences de protection”. Finalement, Armin Laschet laisse aux paroisses le soin de décider si elles maintiennent les offices religieux ou pas, mais il demande à ce qu’aucun chant ne soit entonné.
Le risque d’un recours devant le Conseil d’État
Si les autorités allemandes avaient décidé d’interdire les rassemblements dans les lieux de culte, elles se seraient probablement heurtées au Conseil d’État, comme c’est arrivé en France, et plus récemment en Belgique. Après avoir annoncé la suspension des messes publiques jusqu’au 15 janvier, le gouvernement fédéral a dû revoir sa copie : les messes de Noël pourront bien se tenir en présence de fidèles, moyennant une jauge de… 15 personnes maximum. Après le nouveau recours d’un groupe de prêtres visant à augmenter la jauge, la plus haute instance administrative a opposé mardi 22 décembre une fin de non-recevoir : la jauge de 15 personnes “n’est notamment pas contraire à la liberté de religion, ni au principe d’égalité ni au principe de proportionnalité”. Il faudra donc faire avec, comme au Canada, où les églises situées en zone rouge n’accueilleront que 25 paroissiens.
Dans la grande majorité des cas, les messes seront retransmises à la télévision, pour permettre à ceux qui en sont empêchés d’être en communion avec les prêtres.
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