La vie intérieure n’est pas un enfermement, bien au contraire : plus elle est riche et profonde, plus grande encore sera la puissance de ses actions, la force de ses engagements.
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Confinement et approche de l’hiver obligent, nous passons beaucoup de temps “à l’intérieur”. L’espace se rétrécit, on se retrouve entre quatre murs, et les journées paraissent longues à ceux qui sont contraints de travailler seuls, à ceux, jeunes et vieux, qui font face à l’isolement. Nous voilà alors face à nous-mêmes, face à cette proposition qui nous est faite : que sais-tu de ta propre vie intérieure ?
D’abord un dynamisme
La vie intérieure n’est pas seulement le “jardin secret”, cet abri intime où l’on se retire lorsque l’on a besoin de se soustraire au regard des autres, et qui pourrait constituer un refuge, une échappatoire aux problèmes du monde extérieur. La vie intérieure est d’abord un dynamisme, le dynamisme propre à la vie elle-même, à tout être vivant : ainsi l’homme, en tant qu’être vivant, reçoit de l’extérieur l’oxygène, le soleil, l’eau, les aliments, qui vont contribuer à sa croissance, et qui lui donnent les forces nécessaires pour agir sur le monde. Notre vie intérieure est un dynamisme psychologique : les événements produisent sur nous des impressions qui retentiront de façon plus ou moins profonde sur notre imagination, notre mémoire, et qui susciteront des réactions de notre part. Un décès nous attriste, une injustice suscite en nous de la colère, ce qui nous touche ne nous laisse pas insensibles.
Comment nourrit-on ce cœur même de notre vie intime ?
Mais quel est cet “homme intérieur” dont parle saint Paul ? Avons-nous fait le tour de nous même quand nous avons nommé nos émotions, et inventorié nos projets ? Loin de là : notre intériorité spirituelle et morale est infinie, elle est la source d’où jaillit le meilleur de nous-même. Elle consiste précisément dans la capacité que nous avons à accueillir et à éprouver en nous de manière vitale la vérité, à la goûter, à l’aimer, à s’en nourrir. C’est le lieu même où naissent et mûrissent les actions susceptibles de nous transformer en profondeur, et susceptibles de transformer puissamment notre monde. Notre vie intérieure est semblable à ces sources, qui font rejaillir l’eau des profondeurs de la terre. Elle n’est pas un enfermement, bien au contraire : plus elle est riche et profonde, plus grande encore sera la puissance d’action, la force des engagements. Nombreux sont ceux qui ont vu de grandes décisions naître et s’affermir dans la solitude d’une retraite, ou d’un pèlerinage en solitaire.
En visant la profondeur
Le dépassement des impressions, des émotions et sentiments immédiats, le dépassement du “j’aime/j’aime pas” si rapide à venir parler à notre place, à se substituer à une vraie compréhension des questions morales.
En visant la hauteur
La lutte contre l’inertie, la pesanteur intime qui nous incite à nous contenter de peu. S’élever, c’est laisser parler en nous les désirs de conversion, de justice, de pardon, et consentir à l’effort qui fait ce qu’on appelle la grandeur d’âme.
En visant la densité
Un livre est dense lorsqu’il se prête à la relecture, à la méditation. Il en est de même de notre vie intérieure. La richesse de notre vie intérieure est le résultat d’une longue et patiente accumulation, dans notre esprit, d’expériences relues, de découvertes lentement “digérées”, de rencontres replacées sous la lumière de Dieu. Cette densité se forme dans le silence, le recueillement, la méditation.
En visant la largeur
Nos horizons intérieurs deviennent alors plus vastes. La capacité à accueillir des expériences nouvelles, à comprendre des idées peu familières, à les intégrer à un tableau plus grand vient élargir l’esprit et le cœur.
Voilà donc ce qui fortifie “l’homme intérieur”, à qui saint Paul fait cette promesse : “Ainsi vous serez capables de comprendre avec tous les fidèles quelle est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… Vous connaîtrez ce qui dépasse toute connaissance : l’amour du Christ. Alors vous serez comblés jusqu’à entrer dans toute la plénitude de Dieu.” (Ep 3, 18-19). Notre vie intérieure, même prise entre les quatre murs de nos maisons, est infinie, car elle est le lieu de la rencontre intime avec l’infinité de Dieu.
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