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Avec le Covid, l’avenir incertain des petites écoles catholiques

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Agnès Pinard Legry - publié le 10/12/20
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Frappées elles aussi de plein fouet par la crise sanitaire et les mesures de confinement, de nombreuses petites écoles catholiques se retrouvent aujourd’hui en difficulté en France.

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Elles ne font pas partie des premières citées lorsque l’on évoque les victimes de la crise sanitaire. Pourtant, les écoles primaires catholiques rurales se trouvent aujourd’hui dans une situation délicate. “Avec le confinement d’abord puis les mesures sanitaires mises en place ensuite, nous avons affronté des difficultés que nous n’avions pas initialement prévues”, reconnaît auprès d’Aleteia Marie-Christine Maës, directrice de l’école Notre-Dame de Lourdes d’Auxi-le-Château, dans le Pas-de-Calais. L’établissement compte un peu moins de cinquante élèves répartis en deux classes : la première allant de la maternelle au CP et la seconde du CE1 au CM2. Le coût de la scolarité s’élève à 52,5 euros par mois et par enfant. “C’est un choix pour les familles”, reprend la directrice. “Et nous ne voulons pas leur en demander de trop !”. À ce prix s’ajoutent pour les familles qui le désirent la cantine ainsi que la garderie le matin ou le soir.

Soutenir et développer les projets éducatifs

Si en temps normal l’établissement fonctionne sans mal, l’annonce du confinement en mars 2020 a bouleversé les choses. “Nous avons bien entendu remboursé les parents pour la cantine et la garderie”, explique-t-elle. Mais si les cours s’effectuent à distance, l’école doit continuer à payer les charges de fonctionnement. “Nous avons continué à régler les charges salariales pour le personnel de service”, souligne Marie-Christine Maës. “Même s’il n’y avait plus de cantine nous avons continué à rémunérer le personnel qui l’assurait ainsi que l’entretien. Nous n’avons pas non plus pu bénéficier pour nos salariés du chômage à taux plein”. À ces difficultés financières liées au confinement sont venues s’ajouter celles liées à la mise en place des mesures sanitaires lors du déconfinement. Ainsi la traditionnelle kermesse de fin d’année scolaire organisée par l’association des parents d’élèves qui permet de récolter de l’argent pour financer diverses activités pédagogiques n’a pas pu avoir lieu.

Le modèle économique des écoles catholiques est fragile alors que leurs besoins sont croissants.

C’est un peu par hasard que Marie-Christine Maës découvre la Fondation Saint-Matthieu. Créée en 2010 et reconnue d’utilité publique, elle vise à soutenir et développer les projets éducatifs des établissements scolaires catholiques. “Le modèle économique des écoles catholiques est fragile alors que leurs besoins sont croissants”, rappelle à Aleteia Vincent Cordonnier, le délégué général de la fondation. “Elles doivent faire face à l’augmentation du nombre d’élèves, au développement de méthodes pédagogiques innovantes, à la modernisation et à la mise aux normes de leurs locaux…”. Des besoins que la crise sanitaire accentue, surtout pour les écoles maternelles et primaires isolées, qui ne sont pas adossées à un collège ou un lycée. Ni une ni deux, la directrice de l’école Notre-Dame de Lourdes d’Auxi-le-Château propose à l’association des parents d’élèves de passer par cette fondation pour lancer une kermesse virtuelle.

Grâce à la fondation nous allons pouvoir mener à bien notre mission d’éducation.

Emballés par le projet, la directrice et les parents d’élèves montent un dossier qu’ils baptisent “Coup de pouce pour nos projets pédagogiques” : transports jusqu’à la piscine, classe de neige dans les Vosges pour les CM, sortie pédagogique pour tous en juin 2021, rencontres sportives avec les autres écoles du secteur… les projets ne manquent pas. Et le succès est au rendez-vous : sur les 2.500 euros visés, l’établissement a récolté 2.400 euros. Et des écoles comme Auxi-le-Château, la Fondation Saint-Matthieu en soutient une trentaine en ce moment.

“La Fondation Saint-Matthieu nous a permis de concrétiser nos projets mis à mal par la crise sanitaire”, résume Marie-Christine Maës. “Grâce à elle, nos élèves ne vont pas pâtir de la situation et nous allons pouvoir mener à bien notre mission d’éducation”.

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