On peut tuer les corps, on n’arrête pas la flamme de l’espérance, cette promesse qui ne quittera jamais le cœur de l’homme.
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Un avis de recherche accroché sur un panneau, au hasard des rues parisiennes. La silhouette d’une chienne de couleur verte s’y détache étrangement, sous le seul mot « PERDUE ». Une récompense est promise avec un numéro de portable à côté. Une affiche banale comme tant d’autres propriétaires en posent, inquiets de la disparition de leur compagnons domestiques. Mais le nom de celle-ci arrête l’attention. Elle s’appelle « Espérance ». L’auteur précise : « L’espérance est un sentiment de confiance en l’avenir, qui porte à attendre avec confiance la réalisation de ce qu’on désire ; espoir (Larousse.fr). » Et il ajoute : « Vue pour la dernière fois il y a longtemps. Si vous la voyez ou réussissez à l’attraper, merci de téléphoner… » Et voici que par ces quelques mots, le badaud lecteur devient poète ! Une feuille de papier anonyme qui relève l’homme qui avance tête baissée sous une vie parfois lourde et rude, pour lui donner de s’interroger pour une fois, par la question mère de toute question : où est-elle ton espérance ?
Aucune nuit n’est définitive
Il y a en nous ce besoin puissant de croire, d’espérer toujours pour nous-mêmes et ceux que nous aimons, envers et contre tout, et tous parfois, qu’aucune nuit n’est définitive. C’est ce qui pousse le petit d’homme à oser se dresser sur ses jambes potelées pour se risquer au premier pas, c’est ce qui nous autorise à l’âge des rêves fous à penser que cette vie qui s’ouvre sera le théâtre de tous nos exploits, c’est ce qui nous permet de risquer le premier geste tendre et les premiers aveux amoureux, c’est ce qui nous rend l’énergie de reprendre souffle quand il devient court. C’est ce qui donne au cœur du mourant la force de se battre encore alors que tous le donnent pour perdu. C’est aussi ce qui lui permet de trouver la paix pour accepter de battre alors au rythme de celui de Dieu.
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Le moteur de la vie
Oui, cette espérance — que je choisis d’écrire avec une première lettre minuscule pour ne pas la rendre trop lointaine à ceux qui ignorent qu’elle est divine — est le moteur de la vie tout simplement. En priver l’homme, c’est couper les ailes de l’oiseau, élever des murs autour de la source : certainement le plus grand crime qu’on puisse commettre contre l’humanité.
On peut tuer les corps, on n’arrête pas l’espérance. On peut l’affaiblir, l’ignorer, la mépriser, la combattre de toutes les manières, elle n’est jamais vaincue.
Ceux qui s’y sont essayés se sont toujours heurtés à une puissance supérieure à leur mauvais génie, une puissance qui abat les puissants et relève les humbles, comble de biens les affamés et renvoie les riches les mains vides… Car il n’y a pas d’homme qui n’espère, quels que soient les barreaux qu’on soude à ses fenêtres, ou les humiliations qu’on lui inflige. Ni la bêtise, ni la méchanceté ne peuvent en venir à bout. On peut tuer les corps, on n’arrête pas l’espérance. On peut l’affaiblir, l’ignorer, la mépriser, la combattre de toutes les manières, elle n’est jamais vaincue.
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La promesse d’un feu qui ne s’éteindra jamais
N’en doutons pas, ce serait le suprême péché : au-delà des apparences et des sondages d’opinion, au-delà des discours vides et des actes les plus absurdes, jamais cette espérance ne quittera le cœur de l’homme. Et n’est-ce pas justement la mission magnifique de celui qui, par grâce pure, en connait l’origine, que d’aider ceux qui l’ignorent à pouvoir l’exprimer, et oser ainsi s’en approcher d’un peu plus près ?
L’espérance est la promesse d’un feu qui ne détruit pas mais qui purifie, d’une chaleur qui n’étouffe pas mais qui conforte, d’une vie qui n’exclut personne mais qui donne à tous la réalité du bonheur.
Cette petite flamme, communiant à d’autres petites flammes, fait trembler ceux qui voudraient que seule leur ambition puisse être le dernier mot de notre histoire commune. Elle est pourtant la promesse d’un feu qui ne détruit pas mais qui purifie, d’une chaleur qui n’étouffe pas mais qui conforte, d’une vie qui n’exclut personne mais qui donne à tous la réalité du bonheur.
Aux jours où les prophètes de malheur dénoncent la fin des espérances, il nous faut nous lever pour annoncer dans le brouhaha du monde que l’Espérance ne meurt jamais en acceptant d’en devenir les porteurs, les serviteurs, les hérauts. Afin de rendre aux hommes l’envie d’avoir envie !
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