Pour cet Avent en temps de confinement, Aleteia a sélectionné dix conseils donnés par le pape François dans son livre “Allons vers la Joie”.
La situation provoquée par le confinement-acte 2 a entraîné de nombreux remous intérieurs. Mais pourquoi ne pas profiter de ce temps pour apprendre à savourer une joie profonde, principale vertu du chrétien ? Le pape François est convaincu que le bonheur passe par la solidarité et l’amour : c’est en se donnant que l’on connaît la véritable joie. Aussi en ce temps de pandémie et de confinement. Voici ses précieux conseils :
Adresser des petites attentions à vos proches
En ces jours difficiles, « ce sont des gestes familiers d’attention aux petits détails de chaque jour qui donnent un sens à la vie et qui font qu’il y a communion et communication entre nous », avait confié le pape François dans un entretien téléphonique au média italien La Reppublica le 18 mars dernier. « Un plat chaud, une caresse, un câlin, un appel téléphonique » : ces gestes « importants » constituent de véritables trésors aux yeux du pontife. « Si nous abordons ces jours de cette manière, ce ne sera pas du temps de perdu », avait-il ajouté.
Privilégier l'écoute à la communication virtuelle
“Souvent les familles à la maison mangent ensemble dans un grand silence qui cependant n’est pas le fruit d’une écoute réciproque, mais lié au fait que les parents regardent la télévision pendant qu’ils mangent et que leurs enfants sont sur leur téléphone portable”, s’était attristé le pape dans ce même entretien. « Il n’y a là aucune communication ». À rebours de cette attitude, le Souverain pontife avait exhorté à « s’écouter les uns les autres » afin de mieux saisir « les besoins de chacun ». Selon lui, « il y a un langage fait de gestes concrets qui doit être sauvegardé » et les douleurs engendrées par la pandémie ne pourront être apaisées que par ces petites attentions.
En famille, se montrer créatif dans notre manière d'aimer
Lors de sa messe du 4 mai dernier, le Souverain pontife avait tout particulièrement prié pour « les familles », enfermées à la maison, les encourageant à faire preuve de « créativité » et à essayer des « choses nouvelles ». Un conseil qu’il avait renouvelé dans un message publié la veille de la semaine sainte : « Cherchons, si nous le pouvons à utiliser ce temps au mieux : soyons généreux, aidons qui en a besoin autour de nous, cherchons éventuellement par téléphone, ou par les réseaux sociaux, les personnes les plus seules (…). Même si nous sommes isolés, la pensée et l’esprit peuvent aller loin, grâce à la créativité de l’amour. C’est ce dont on a besoin aujourd’hui : la créativité de l’amour. »
Face à la souffrance, pleurer comme et avec le Seigneur
En commentant l’Évangile de la Résurrection de Lazare le 29 mars dernier, le pape s’était associé à toutes les personnes qui « pleurent » : celles « isolées », « en quarantaine », « âgées » ou encore ruinées à cause de la pandémie. Devant toute cette souffrance, « cela ne nous fera pas de mal de pleurer avec les pleurs du Seigneur pour tout son peuple », avait suggéré le Pape. Jésus lui-même « pleure par amour, toujours » et n’en a pas eu honte, avait-il ajouté. Et le pontife d’interroger : « suis-je capable de pleurer, comme l’aurait certainement fait Jésus et comme le fait à présent Jésus ? »
Pratiquer la communion de désir
« En cette situation de pandémie, dans laquelle nous nous retrouvons à vivre plus ou moins isolés, nous sommes invités à redécouvrir et à approfondir la valeur de la communion qui unit tous les membres de l’Église », avait déclaré le pape dès le 15 mars lors d’un Angélus. Une telle communion passe selon lui par la prière mais aussi par « la communion spirituelle à l’Eucharistie, une pratique très recommandée ». Ainsi, dès le début de la pandémie, alors que les messes publiques étaient suspendues un peu partout dans le monde, le 266e pape avait-il pris soin de réciter une prière pour la communion spirituelle à la fin de sa messe quotidienne, en union avec les fidèles connectés.
Voici l’une des prières qu’il récitait souvent :
« Je crois, mon Jésus, que tu es réellement présent dans le Très Saint Sacrement de l’autel. Je t’aime par-dessus toute chose et je désire ardemment te recevoir dans mon âme. Puisque je suis incapable de Te recevoir de façon sacramentelle, entre au moins spirituellement dans mon cœur. Je T’embrasse comme si Tu y étais déjà et je m’unis entièrement à Toi. Ne permets jamais que je sois séparé de Toi. Ainsi soit-il ».
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Pratiquer l'acte de contrition
“Fais ce que dit le Catéchisme », avait conseillé le chef de l’Église catholique à l’ensemble des fidèles confinés qui ne pouvaient se confesser la veille de Pâques : « c’est très clair : si tu ne trouves pas de prêtre pour te confesser, parle avec Dieu, il est ton Père, et dis-lui la vérité : “Seigneur, j’ai manigancé ceci, cela, cela… pardon”, et demande-lui pardon de tout ton cœur, avec l’acte de contrition et promets-lui : “Je me confesserai plus tard, mais pardonne-moi maintenant” ». Pour le pontife, une telle démarche permet de « revenir immédiatement dans la grâce de Dieu », elle n’est pas à considérer à la légère. « Un acte de contrition bien fait » rend notre âme « blanche comme la neige », avait-il assuré.
Prier pour les personnes malades et les prêtres
“Prions le Seigneur (…) pour nos prêtres, pour qu’ils aient le courage de sortir et d’aller visiter les malades, portant la force de la parole de Dieu et l’Eucharistie, et d’accompagner le personnel médical et les bénévoles dans le travail qu’ils accomplissent » auprès des malades. Ces mots du pape prononcés le 10 mars, au tout début du confinement italien, avaient créé la polémique car ils semblaient s’opposer aux consignes en vigueur dans la Péninsule. Le pontife n’avait probablement pas voulu pousser les fidèles à enfreindre la loi. Sans doute avait-il surtout voulu les inviter à ne se pas détourner des malades en cette période si troublée. Aujourd’hui, elles peuvent aussi trouver un nouvel écho… Comment les prêtres peuvent-ils porter la parole du Christ dans le contexte actuel ? Et comment les laïcs peuvent-ils les épauler dans cette tâche ? La prière pour les malades et pour la mission des prêtres à leur égard est déjà un premier moyen de mettre en pratique cette exhortation du pontife. Dans la mesure du possible, sachons aussi nous rapprocher d’eux physiquement dans le respect des consignes.
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Rester fidèle et ne pas opérer de changement majeur
“Dans les moments de crise, il faut de la persévérance, du silence (..). Ce n’est pas le moment de faire des changements » mais de demeurer fidèle, avait conseillé le pontife argentin le 2 mai à la résidence sainte Marthe. « Les chrétiens doivent apprendre à gérer les moments de paix comme ceux de crise, avait-il insisté, et être fidèles à leurs engagements ». Pour illustrer cette idée, le 266e pontife avait rappelé ce dicton argentin : « quand tu montes à cheval et que tu dois traverser une rivière, s’il-te-plaît, ne change pas de cheval au milieu de la rivière ». Gardons donc le cap !
Se montrer docile face aux consignes
À maintes reprises, le pape n’a pas manqué d’exhorter les fidèles à respecter les consignes sanitaires. Alors que le gouvernement italien et les évêques de ce pays semblaient pris dans un débat houleux sur la reprise des messes lors du déconfinement, le pontife avait choisi la carte de l’apaisement en demandant au Seigneur « qu’il donne à son peuple la grâce de la prudence et de l’obéissance aux dispositions ». Plus récemment, lors de ses audiences générales, le chef de l’Église catholique n’a eu de cesse d’appeler à respecter les consignes de distanciation. Le 4 novembre dernier, il a même redoublé d’insistance et prié la foule de faire « très attention aux prescriptions des autorités politiques et sanitaires ». Un conseil cependant accompagné d’une belle réflexion spirituelle : « Offrons au Seigneur cette distance entre nous, pour le bien de tous. (…) Pensons aux médecins, aux infirmiers, aux infirmières, aux volontaires, à tous ces gens qui travaillent avec les malades en ce moment, qui risquent leur vie, mais qui le font par amour ».
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S'ouvrir à l'Esprit saint pour demander un monde meilleur
Des grandes épreuves, « on en sort meilleur ou on en sort pire », n’a eu de cesse de répéter l’évêque de Rome depuis ces derniers mois. Mais, ce changement, avait-il expliqué lors de la Pentecôte doit être opéré par l’Esprit-Saint. C’est à Lui de changer nos cœurs, « il s’agit d’implorer sa force pour quitter ce moment de douleur, de tristesse et d’épreuve qu’est la pandémie », avait-il insisté. Pour le Souverain pontife, la sortie de crise suppose aussi une unité réelle entre les chrétiens. Le 31 mai, il avait donc appelé les chrétiens de différentes confessions à s’unir pour faire face ensemble à cette pandémie comme aux épidémies qui sévissent dans le monde : « celle de la faim, de la guerre, ou encore du mépris de la vie ».
“Allons vers la joie : les raisons de notre espérance” du pape François, éditions P. Rey, novembre 2020
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