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De la Bible aux Bibles : la Traduction officielle liturgique de la Bible

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Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 21/11/20
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Évènement de l’année 2013, une traduction intégrale de la Bible a entendu mettre en valeur les liens indissociables entre Parole et liturgie. Destinée spécialement pour la proclamation publique, elle fut désignée du nom de « Traduction Officielle Liturgique ». Cette traduction liturgique est aujourd’hui le texte biblique retenu officiellement pour toutes les célébrations catholiques.

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Un évènement dans le monde catholique. Prévue pour un usage principalement liturgique destiné à tous les catholiques, cette traduction liturgique de la Bible a exigé plus de 17 ans de travail et a réuni pas moins de 70 spécialistes, dont nombre d’évêques catholiques francophones. L’objectif était de proposer une traduction intelligible et la plus compréhensible possible en préservant la plus grande fidélité au texte. Sans écarter l’héritage précédent, des nuances ont ainsi été apportées afin de se rapprocher un peu plus du texte original. Ce mouvement s’est inscrit dans une démarche globale visant au renouvellement des livres liturgiques (lectionnaires, Missel Romain). Mgr Aubertin a, lors de sa parution, souligné que ces traductions « entendaient favoriser le progrès de la vie de l’Église qui écoute la Parole de son Seigneur et lui rend grâce ».


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Une lecture globale de la Bible

Cette traduction s’imposait d’autant plus, qu’étrangement, certains passages de la Bible n’avaient pas jusqu’alors été traduits et n’étaient donc pas proclamés lors des célébrations. C’est pour remédier à ces lacunes et encourager à une lecture plus globale de la Bible — elle-même soulignée récemment par le pape François — que les évêques catholiques francophones ont entrepris cette traduction intégrale dès 1996. Cet important travail collaboratif accompagné de multiples amendements (plus de 5000) a abouti à une reconnaissance officielle du Saint-Siège en juin 2012, avant d’être définitivement adopté à l’automne 2012 par les conférences épiscopales francophones. Une reconnaissance officielle offrant ainsi pour la première fois une version disponible pour tous les fidèles et qui a depuis trouvé place dans toutes les célébrations.

L’une des manifestations les plus visibles et retentissantes de cette traduction résida certainement dans la nouvelle formulation de la prière la plus connue des chrétiens, le Notre Père

Une traduction tenant compte de l’évolution de la langue

Il n’est un secret pour personne que nous ne parlons plus de nos jours comme le faisaient nos aïeux, ne serait-ce qu’un demi-siècle en arrière. Fort de ce constat, cette traduction a souhaité tenir compte de cette réalité vivante, une dimension étroitement liée à la culture et aux mentalités. Ainsi que l’a souligné Mgr Philippe Gueneley, évêque de Langres, président de l’Association épiscopale liturgique pour les pays francophones : « Le sens des mots varie dans le temps, parce que l’usage courant donne à un mot un sens précis qui finit par l’emporter sur les autres. Par exemple, l’adjectif formidable a étymologiquement le sens de terrifiant. Aujourd’hui, formidable signifie magnifique, remarquable, et a perdu le sens insistant sur la peur ». Cette prise en compte a ainsi orienté pour cette traduction le choix de certains mots dès lors qu’ils correspondaient plus à la manière de penser de nos contemporains, une manière d’écarter les incompréhensions issues du langage, et par là même, de renforcer l’idée de lien à partir de la Parole. C’est à cette condition que la Parole de Dieu proclamée lors des célébrations peut unir les fidèles par une même perception de sens.



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Le Notre Père reformulé

L’une des manifestations les plus visibles et retentissantes de cette traduction résida certainement dans la nouvelle formulation de la prière la plus connue des chrétiens, le Notre Père. La sixième demande de cette prière enseignée directement par Jésus à ses disciples traditionnellement traduite par « Ne nous soumets pas à la tentation » devient dès lors « Ne nous laisse pas entrer en tentation ». C’est par une plus fine fidélité au texte grec que cette modification a été entreprise, un choix difficile car ces quelques mots étaient jusqu’alors mémorisés par cœur par des millions de fidèles… Cette nouvelle formulation vise surtout à écarter l’idée selon laquelle Dieu lui-même pourrait soumettre l’homme à la tentation, une manière de rappeler une fois encore l’importance à accorder à la formulation même des Saintes Écritures.



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