Tandis que les messes publiques demeurent interdites, des paroisses catholiques s’organisent pour que les fidèles aient accès à la communion eucharistique le dimanche. À Lyon, le diocèse a laissé la liberté aux prêtres de l’organiser à leur guise, avec plus ou moins de succès. Pas simple pour eux de répondre à cette attente, entre le “dû” et le “besoin”.
Pour qu’Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l’avenir d’Aleteia deviendra aussi la vôtre.
*don déductible de l’impôt sur le revenu
Lancée lors du premier confinement, la chaîne YouTube de cette paroisse lyonnaise a été réactivée rapidement pour ce deuxième confinement. Et depuis deux semaines maintenant, le curé tente de répondre à la demande des paroissiens de participer malgré tout à l’Eucharistie le dimanche. “Lors des annonces à la fin de la première messe en ligne, nous avons invité nos paroissiens à venir dans l’après-midi, pour vivre un temps d’adoration, de confession, et avoir la possibilité de communier”, explique ce curé d’une paroisse populaire. Et dimanche, tout au long de l’après-midi, des paroissiens venus séparément ou en famille ont pu communier, dans la chapelle attenante, après la lecture de l’Évangile et la récitation du Notre Père.
Que l’église ne devienne pas “un drive”
Une “formule” qui a touché Caroline, venue avec son mari et ses deux filles. “Nous avons suivi la messe le matin derrière l’écran, puis profitant de notre heure de sortie l’après-midi, c’était un bel objectif de balade d’aller en famille prier et communier, une sorte de temps supplémentaire tourné vers Jésus en ce beau dimanche ensoleillé”. La semaine suivante, le curé a fait une autre proposition à ses paroissiens “youtubers” en leur disant de venir dès la fin de la diffusion en ligne, ouvrant pour l’occasion les quatre églises de sa paroisse.
Lire aussi :
Communion, messe, célébration à la maison… ce que je peux faire (ou pas)
Mais cette fois, ce sont les prêtres qui sont moins convaincus, par le peu de présence dans certaines églises ou par la difficulté d’organisation dans d’autres. “J’avoue avoir été moins à l’aise, car même si les gens restaient très respectueux, ils venaient juste communier puis repartaient rapidement pour le déjeuner”, confie un autre prêtre, qui ne souhaite pas que l’église devienne “un drive”. Car tous les prêtres s’accordent sur une chose, on ne peut pas dissocier la communion de la communauté. “Communier, c’est les autres”, témoigne encore ce curé qui rappelle comment Pier Giorgio Frassati, qui communiait chaque jour, allait systématiquement voir ensuite un pauvre ou visiter un malade.
Du côté du diocèse de Lyon, les consignes ont été très claires, grande liberté est donnée à chaque prêtre. Certains choisissent d’organiser, en fonction de leurs paroissiens, des aménagements adaptés et respectueux, d’autres ne proposent rien dans leur église mais se déplacent notamment pour aller visiter les malades et les personnes âgées.
Si une certaine liberté est donnée aux prêtres pour la communion, l’une des principales inquiétudes qui surgit dans cette période délicate reste la division des catholiques. Comme le souligne ce prêtre lyonnais, “notre plus gros souci reste la division de l’Église. Comme curé, je dois tout faire pour que mes paroissiens ne se jugent pas entre eux, critiquant la démarche des uns ou l’inertie des autres. Personne n’a la bonne réponse, chacun fait comme il peut, mais tous, nous devons avoir à cœur de porter profondément l’unité et non la division”.
Lire aussi :
Adoration eucharistique : dix étapes pour accéder à la communion spirituelle