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Olivier Messiaen, la recherche de l’éternité par la musique

olivier messiaen

Olivier Messiaen.

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Aliénor Goudet - publié le 12/11/20
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Olivier Messiaen (1908-1991), compositeur mondialement connu pour ses prouesses musicales et son enseignement au Conservatoire nationale supérieur de musique et de danse de Paris, puisait son inspiration dans son immense foi et sa soif d’absolu. De ses premières notes jusqu’à sa mort, ce sont les thèmes de l’éternité et de la louange qui guident sa musique.

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Tout commence très tôt avec les poèmes de sa mère, Cécile Sauvage (1883-1927), et les traductions de Shakespeare de son père, Pierre Messiaen (1883-1857). Tout petit, Olivier prend goût au rythme des vers de L’âme en bourgeon et aux répliques de Macbeth. Déjà il peut entendre les mélodies et les chants qui accompagnent les mots. Dès 1914, Olivier qui n’a que 6 ans, apprend le piano tout seul, dans la maison de son oncle à Grenoble et commence à composer dès 1916.

Ce sont les chants et l’orgue de la messe qui le poussent à agir. Chaque semaine, il attend avec impatience le dimanche pour y retourner et écouter l’imposant instrument qui guide la prière des fidèles. Sage comme une image, il écoute attentivement les notes qui honorent le Seigneur et Sa présence. Le désir est plus fort que la raison. Olivier doit y participer ! C’est un cycle interminable : il écoute, il retranscrit, il répète, il modifie…Et en lui naît une foi incorruptible, assoiffée de chanter elle aussi la gloire de Dieu.


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Son talent et son assiduité ne passent pas inaperçus bien longtemps. On lui offre tout de suite des cours de piano. Il découvre Debussy et Ravel, réclame des partitions de Mozart et Berlioz pour Noël, et impressionne ses professeurs les uns après les autres.

Le sacré mis à l’honneur dans les compositions

En 1918, la guerre prend fin. Son père obtient un poste d’enseignant à Paris et l’année suivante, Olivier entre au conservatoire. Tout au long de sa formation d’organiste et de maîtrise de l’orchestration, son talent ne cesse de croître et d’impressionner. On lui décerne le second prix d’harmonie en 1924, le premier prix d’histoire de la musique en 1928, le premier prix en orgue et improvisation à l’orgue en 1929, pour n’en citer que quelques-uns.



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Ses compositions inspirées par son immense foi se multiplient. Entre le Banquet eucharistique et l’Hôte aimable des âmes, le jeune organiste cherche toujours le sens de l’éternité sans jamais douter de la présence de Dieu. Il sait que la musique est la voie vers le Très-Haut. Sa quête se poursuit lorsqu’il obtient le prestigieux premier prix de composition en 1930 et devient organiste à l’église de la Sainte-Trinité de Paris. Quelle joie et quel honneur de pouvoir jouer de ce sublime instrument construit pour faire résonner les louanges des Cieux ! Olivier le fait même modifier pour ajouter des jeux de détails et exploiter toutes ses capacités.

Et il compose, sans relâche il compose, guidé par les mélodies de la nature et du monde. Grand ornithologue, les oiseaux l’inspirent tant qu’il tient un répertoire des chants des différentes espèces. Il fait danser les notes aux rythmes provinciaux hindous. Il dit même voir des couleurs s’associer à la musique lorsqu’il compose. Mais de toutes ses inspirations, la plus puissante et la plus essentielle demeure la chrétienté. Naissent alors les merveilleux chefs-d’œuvre de L’Ascension, la Nativité du Seigneur, Les Corps glorieux

Les merveilles de Dieu dans la quête de l’éternel

Hélas en 1939, la nouvelle guerre éclate. Olivier est réquisitionné en tant que soldat et fait prisonnier en 1940. On l’envoie au stalag VIII-A à Görlitz en Allemagne. Mais même le froid, la faim et la privation de liberté ne peuvent entraver l’inspiration d’Olivier. La prière le fait tenir et la musique ne le quitte pas. Il fait la connaissance d’Etienne Pasquier, un célèbre violoncelliste, Jean Le Boulaire, un violoniste, et Henri Akoka, un clarinettiste. Ceux-ci le rejoignent dans sa quête de l’éternité et il compose pour eux Le Quatuor pour la fin du Temps dans les toilettes du camp. Inspiré de l’Apocalypse de saint Jean, c’est une ode à l’éternité qui naît dans ce lieu de malheur et de désespoir.


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Libéré en 1942, Olivier est de retour en France. Le temps file, la guerre prend fin mais pas son élan compositeur. Comment épuiser une source comme la foi ? Il compose Visions de l’Amen, Vingt regards sur l’enfant Jésus, Méditations du Mystère de la sainte Trinité… L’amour de Dieu et la haine de la médiocrité du langage musical l’empêchent de ralentir. En 1966, il devient professeur de composition au conservatoire de Paris et enseigne à de nombreux prodiges musicaux.

Olivier Messiaen s’éteint le 27 avril 1992 à Clichy. Son épouse Yvonne Loriod termine certaines de ses œuvres inachevées avant d’être rappelée à Dieu en 2010. De son vivant, il déclarait : “J’ai essayé d’être un musicien chrétien et de chanter ma foi, sans y arriver jamais.”


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