Alors qu’un cessez-le-feu entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a été signé ce lundi 9 novembre, les autorités ecclésiastiques locales restent très prudentes. Le nombre de déplacés se compte en dizaines de milliers. Le sort de plusieurs sanctuaires historiques est également incertain.
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“Je lance à toute la nation un appel à l’unité”, a déclaré ce mardi 10 novembre Mgr Raphaël François Minassian, archevêque pour les Arméniens catholiques d’Europe orientale, dans une interview à l’agence d’information religieuse italienne Sir. Quelques jours après le cessez-le-feu signé sous l’égide de la Russie, l’heure est plus au chaos qu’à la paix dans le Haut-Karabakh. “Sur les 150.000 habitants de la région, 90.000 sont partis, au bas mot”, souligne à Aleteia Eglantine Gabaix-Hialé, chargée de mission pour l’Œuvre d’Orient et qui rentre tout juste d’un séjour de onze jours sur place.
Depuis l’annonce du cessez-le-feu ce lundi 9 novembre, les Arméniens comptent leurs morts et leurs blessés. Des civils continuent de fuir les zones de conflit. La ville hautement stratégique de Chouchi, à 15 kilomètres de Stepanakert, la capitale du Haut-Karabakh, est officiellement passée sous le contrôle de l’Azerbaïdjan. En Arménie, le cessez-le-feu a été accueilli par des manifestations virulentes. Nombreux sont ceux qui accusent leurs gouvernants de les avoir trahis. “Laissez les intérêts et les égoïsmes de côté. Ils tuent toute aspiration à la paix”, a lancé Mgr Minassian ce lundi 10 novembre, regrettant les “divisions et pressions internes”, et le risque de “fausse propagande”.
Le sort des monastères chrétiens en suspens
Maintenant que l’Azerbaïdjan est en train de reprendre le contrôle de sept districts limitrophes qui lui échappaient depuis les années 1990, l’avenir de plusieurs monastères de l’église apostolique arménienne suscite des interrogations. Que va-t-il par exemple advenir du monastère millénaire de Dadivank, maintenant que les forces azéries vont reprendre le contrôle de la zone ? “Des prêtres arméniens resteront où restera la population arménienne. Mais il est peu probable que nos ecclésiastiques pourront rester dans les territoires cédés à l’Azerbaïdjan”, a déclaré à l’AFP Nariné Toukhinian, vice-ministre arménienne de l’Education, de la Science et de la Culture. Elle ajoute : “Nous sommes extrêmement préoccupés car on a déjà vu la profanation et la destruction des khachkars (des croix traditionnelles arméniennes en pierre ornementées) par les Azéris”.
Espérons qu’une solution sera bientôt trouvée.
Malheureusement, l’accord de cessez-le-feu ne dit rien sur l’avenir du patrimoine religieux, historique et culturel des zones anciennement contrôlées par les Arméniens. “Espérons qu’une solution sera bientôt trouvée”, a lancé Mgr Minassian à l’agence Sir.
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