Si l’école est maintenue, un certain nombre d’activités proposées aux enfants en-dehors des temps scolaires sont temporairement suspendues. A l’instar du catéchisme.Avec le second confinement, les cours de catéchismes sont-ils maintenus ? La réponse est très différente selon les lieux et la réalité relève du cas par cas. Ainsi, elle ne se pose pas pour les écoles qui relèvent de l’enseignement catholique dans lesquels il est d’usage, entre le français et les mathématiques, de proposer des temps dédiés au catéchisme et à l’éveil à la foi. En revanche, lorsque le catéchisme est proposé par une paroisse ou une communauté religieuse en-dehors des temps scolaires, celui-ci ne pourra pas se poursuivre sans encombre.
Dans le cadre d’un patronage, c’est encore différent puisque si celui-ci propose un accueil périscolaire et que le catéchisme fait partie des activités proposées, il peut se poursuivre. C’est le cas par exemple au Patronage Jeunesse Maurice Maignen, à Paris (XVe). “Nous allons chercher les enfants à l’école, puis il y a un temps de goûter et d’aide aux devoirs”, explique à Aleteia frère Patrick Gotillot, religieux de Saint Vincent-de-Paul. “Dans ce cadre-là, on peut faire du catéchisme. C’est le mardi soir pour les élèves de primaire, le jeudi et le vendredi soir pour les collégiens”. En revanche, s’il s’agit d’une paroisse qui propose le catéchisme le samedi matin hors de tout cadre périscolaire, l’activité ne pourra pas être maintenue.
Des inégalités selon les réalités
“C’est une situation assez différente de celle du premier confinement : ce qui est en cause, ce n’est pas l’activité, c’est le cadre”, précise à Aleteia Pauline Dawance, directrice du service national de la catéchèse et du catéchuménat qui attend la publication par ministère de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports d’un nouveau protocole sanitaire pour l’accueil de mineurs. “Nous disposons pour l’instant du décret du 29 octobre. Ce sera du cas par cas. Il y a un principe de sécurité sanitaire qui est premier. Le second principe, c’est que les parents puissent travailler. Le troisième principe, c’est la continuité pédagogique. Il faut vraiment comprendre l’esprit de la loi. Il y a une question de communion à laquelle nous devons travailler. Il y aura des inégalités : certains enfants auront le caté, d’autres ne l’auront pas”.
C’est d’abord favoriser une vie de relation avec le Christ et avec ses frères.
Pendant le confinement de printemps, “on a vu que les parents étaient très sollicités”, poursuit-elle. Pour certains, c’était même trop. Elle souligne un énorme recours à Théobule, un outil de catéchisme conçu par les dominicains destiné aux enfants du primaire. Dans les familles, “il y a eu naturellement une catéchèse ordinaire qui s’est reportée sur l’année liturgique”, se réjouit-elle. Une bonne chose, puisque cette dernière est véritablement “la respiration de l’Église”. “Dans un mois, nous serons dans l’Avent. Nous venons de vivre la Toussaint et nous allons vers le Christ-Roi [le 22 novembre, ndlr]. Il y a cet aspect de veiller et de relire sa vie”, note Pauline Dawance pour laquelle “l’année liturgique est catéchisante” en elle-même à travers les lectures quotidiennes, les dimanches, les grandes fêtes qui sont précédées de temps pour s’y préparer.
La catéchèse se nourrit “de ce que nous donne l’Église à vivre dans sa vie quotidienne”. Il s’agit “d’abord de favoriser une vie de relation avec le Christ et avec ses frères”. Cela passe par la prière en famille et personnelle ou encore par la prière toute simple au cours de laquelle on relit sa journée. “Il ne faut pas assommer les personnes mais éduquer à une relation”, insiste-t-elle.
Concrètement, le service national de la catéchèse et du catéchuménat, qui travaille en lien avec les diocèses, pourra recueillir et partager leurs initiatives afin de proposer des liturgies de la parole et domestiques en famille. “L’important, c’est de ne pas coller un enfant devant une vidéo et d’avoir un discernement de la part des parents sur ce qu’ils trouvent de religieux sur internet. Pour les adolescents, il y aura certainement des visioconférences. La situation est compliquée mais il y a quand même de de la créativité”. Pour Pauline Dawance, cette situation sanitaire exceptionnelle donne l’occasion aux chrétiens de travailler “à ce que la catéchèse soit vraiment dans l’évangélisation”.
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