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Prochainement canonisé, Charles de Foucauld a témoigné toute sa vie d’une grande cohérence de son apostolat de prière, de silence et d’amitié au milieu de ses frères musulmans. Sa manière d’évangéliser et de porter Jésus est reconnue comme un modèle, les "pauvres" étant pour ce mystique du désert ceux qui n’avaient jamais entendu parler du Christ. Si Charles de Foucauld est un saint pour notre temps, c’est parce qu’il est le saint du pardon, de la miséricorde et du véritable dialogue.
Être un Évangile vivant
La méthode de Charles de Foucauld, c’est l’apostolat de la bonté du "frère universel". Ce mystique du désert a souhaité montrer par toute sa vie ce que c’est que d’être un Évangile vivant. "Qu’est-ce que vous êtes prêt à faire pour ces gens ?", lui avait demandé son supérieur religieux local au Sahara, Mgr Charles Guérin. Le missionnaire lui avait alors répondu qu’il était prêt à aller au bout du monde et jusqu’à la fin des temps.
Être un frère universel
Pour le frère Jean-François Berjonneau, de la Fraternité sacerdotale Iesus Caritas, auteur d'un essai Spiritualité du dialogue de Charles de Foucauld, on peut considérer ce dernier comme un pionnier du dialogue. Le missionnaire a institué avec les touaregs de Tamanrasset "ce dialogue de la vie présenté par le Concile et en particulier par l’encyclique Ecclesiam Suam de Paul VI comme la base fondamentale de tout dialogue", précise-t-il.
Il a consacré toute son énergie et une grande partie de son temps à apprendre la langue du peuple avec lequel il vivait, en entamant des conversations toutes simples, enracinées dans les choses de la vie quotidienne, en s’ouvrant à la poésie de ce peuple. C'est ainsi qu'il a ouvert un dialogue entre lui et ses hôtes dans un climat de confiance au point qu’il est devenu pour eux un ami.
Être un ami
Charles de Foucauld a passé un long temps à se familiariser avec la poésie touarègue. Il a compris que la poésie est une manière, pour un peuple, d’exprimer avec son génie propre les sentiments qui l’habitent : joies, émerveillements, émotions, ravissements mais aussi peines et peurs qui peuvent surgir dans sa relation à l’autre, à la nature, au divin…
Pas d’amitié profonde possible alors sans communier à sa manière de se situer dans le monde et dans la nature. Ce mystique du désert bientôt canonisé a ainsi montré que la mission de l’Église, comme l’explique le frère Jean-François Berjonneau, a ouvert une spiritualité du dialogue avec ceux qui ne partagent pas la foi chrétienne… mais aussi avec ceux qui la partagent. Voici quelques clés pratiquées par le mystique du Sahara :
Une méthode de celui dont la sainteté a rayonné déjà tout au long du XXe siècle, qui semble si inspirante encore aujourd'hui.