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Après l’attentat de Nice, pour les chrétiens “ne pas avoir peur, c’est d’abord vivre”

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Une proche du sacristain tué lors de l'attaque de la basilique de Nice, le 29 octobre 2020.

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Domitille Farret d'Astiès - published on 29/10/20
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Alors qu’une attaque au couteau a causé la mort d’au moins trois personnes le 29 octobre dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption de Nice, le père Gaultier de Chaillé, prêtre du diocèse de Versailles et membre du Padreblog, invite les chrétiens à ne pas avoir peur. Aleteia : Les chrétiens sont légitimement inquiets, qu’en pensez-vous ? 
Père Gaultier de Chaillé : J’ai tendance à dire : “N’ayons pas peur d’être des martyrs”. Personnellement, je n’ai pas peur, je ne crains pas ceux qui peuvent tuer le corps. C’est le moment où les chrétiens doivent pouvoir vivre dans la tranquillité de leur foi. Nous croyons au Christ et à la Résurrection. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, saint Paul dit : “Tenez bon, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité, portant la cuirasse de la justice” (Ep 6, 10-20). C’est Dieu qui nous protège, pas le corps, mais l’âme. C’est vraiment cela, ma clef. On est face à une lutte. Dans une guerre, on prend les armes, mais nos armes ne sont pas celles d’ici-bas.


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Comment faire pour ne pas avoir peur ?
Ne pas avoir peur, c’est d’abord vivre, c’est-à-dire se recentrer sur l’essentiel face au terrorisme qui cherche à nous empêcher d’être sereins par rapport à nos choix de vie. Notre sérénité, c’est celle de ceux qui savent qu’ils ont fait les bons choix. Des cas comme celui-ci ne font que nous renforcer dans la conviction que nos choix sont bons. C’est aussi refuser le réflexe de survie. Est-ce qu’on veut survive ou vivre ? Vivre, c’est le Christ, c’est-à-dire vivre sa foi. Il s’agit de se renforcer dans sa propre foi. Quand on tue au nom de Dieu, c’est une question posée à la religion : il est aussi temps de se former, de réfléchir. Il est important de prier pour avoir la grâce et de former notre intelligence pour mettre la grâce en œuvre.

Comment mettre cela en œuvre quotidiennement ?
Tout d’abord, ne pas se culpabiliser. Avoir peur, c’est un sentiment humain, c’est normal. C’est comme la colère : la peur doit être entendue et reçue quand elle arrive. Il faut également rester à sa place et se dire : “Le sort de la France et du monde ne sont pas entre mes mains”. C’est important de se recentrer sur son devoir d’état, sur ce que doit être sa vie, sur ses préoccupations ultimes, de rationnaliser. Et puis il faut parler, s’exprimer. C’est important qu’il n’y ait pas de honte à partager sa peur ou son angoisse d’aller à l’église. Nous avons besoin de lieux où les gens sortent leurs peurs. C’est aussi le moment d’user et d’abuser des psys. Il ne faut pas que les gens aient honte d’aller voir un psy ou un prêtre.



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